Doctorat : un taux d’attractivité faible en France par rapport au reste de l’UE
Mal-aimé, le doctorat français ? En 2021, seules 2 % des personnes ayant entamé des études supérieures en France cinq ans plus tôt s’orientaient vers une thèse, contre 3,7 % en moyenne dans l’Union européenne. Pourtant, la France se distingue aussi positivement avec des docteurs jeunes et une ouverture à l’international… Tour d’horizon chiffré.

Le chiffre : 2 % des étudiants s’orientent vers un doctorat en France, contre 3,7 % en moyenne dans l’UE
Alors que 809 900 personnes entraient en études supérieures en 2016, cinq ans plus tard seuls 16 400 ont entamé un doctorat. L’indicateur d’attractivité du doctorat français s’établit donc à 2 % des inscrits en études supérieures, un chiffre faible comparé à l’ensemble des pays de l’Union européenne et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : respectivement 3,7 et 2,8 en moyenne.
La France occupe le 21e rang parmi les pays de l’UE. Le service des études statistiques (Sies) du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESR) identifie trois éléments d’explications :
- la concurrence des écoles d’ingénieurs françaises. « La R&D en entreprise en France s’appuie à 80 % sur les diplômés de master ou d’écoles d’ingénieurs », rappelle le Sies.
- Très peu d’étudiants en santé mènent en parallèle de leurs études un doctorat, contrairement à d’autres pays.
- L’accès à l’enseignement supérieur est plus important en France (52 % des 25-34 ans ont un diplôme du supérieur contre 43 % en moyenne dans l’UE), le ratio est donc calqué avec un dénominateur plus élevé.
La source : qui a produit ces statistiques ?
Ces données proviennent du Sies, elle se base sur son enquête annuelle auprès des écoles doctorales et des chiffres et la collecte UOE par l’Unesco, l’OCDE et Eurostat, de données internationales sur les systèmes d’éducation. Publiée le 11 mars 2025, la note est intitulée « Comparaisons internationales sur le doctorat : l’attractivité française avérée » .
Les autres leçons de l’enquête
Des docteurs français parmi les plus jeunes
Les diplômés d’un doctorat en France figurent parmi les plus jeunes, en raison des parcours linéaires (formation sans interruption puis carrière professionnelle) privilégiés dans le pays - les années de césure étant encore peu pratiquées. Mais aussi des très faibles effectifs de doctorants en santé, alors que ces doctorants sont habituellement diplômés plus tard que dans les autres disciplines.
L’âge moyen de diplomation d’un doctorant en France s’établit à 31,6 ans. À l’inverse, les pays qui affichent les moyennes d’âge les plus élevées sont le Costa Rica (48,6), la Colombie (41,7) et la Bulgarie (40,5).
Une grande part de doctorants étrangers
La France accueille une grande part de doctorants étrangers mobiles. Ils représentent 38 % des inscrits en 2020-2021, alors que la moyenne dans l’Union européenne s’établit à 25 %. La Grèce, la Colombie et la Roumanie accueillent à l’inverse peu de doctorants internationaux. Ils représentent respectivement, 2 %, 2 % et 4 % des effectifs totaux.
La Croatie en tête de l’attractivité du doctorat
La Croatie dispose du ratio le plus élevé avec 13,3 % des étudiants entrant en étude supérieure en 2016 qui font un doctorat en 2021. Le Portugal affiche un ratio de 8,4 % et l’Allemagne de 5,2 %. Les pays avec les ratios les plus faibles sont la Pologne (1,1 %) et la Colombie (0,3 %).
Répartition des doctorants inscrits en 2021 selon le domaine de formation
La France est le second pays derrière le Luxembourg avec le plus d’inscrits en thèse dans le domaine des TIC, sciences naturelles et mathématiques et statistiques (36,8 %).
Concernant les sciences sociales, le journalisme et l’information et les sciences de l’éducation, la Bulgarie se place en tête avec 24,7 % des doctorants inscrits dans ce domaine en 2020-2021. Le Canada (23,9 %) et le Portugal (22,2 %) suivent.
Concepts clés et définitions : #Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche ou MESR