« J’ai toujours de quoi écrire et un lecteur MP3 » : l’interview décalée d’Anne-Lise Rotureau
Par Marine Dessaux | Le | Personnels et statuts
La militante Malala Yousafzai l’a inspirée pour s’investir dans l’éducation, elle a toujours avec elle de quoi écrire et de la musique, et ne veut plus entendre les mots « réformer la formation des enseignants » pendant au moins dix ans… Anne-Lise Rotureau, déléguée générale du Réseau des Inspé, répond à l’interview d’été de Campus Matin.
Déléguée générale et conseillère du président pour le Réseau des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé), Anne-Lise Rotureau répond au questionnaire d’été de Campus Matin.
Une personnalité inspirante pour vous ?
Anne-Lise Rotureau : Malala Yousafzai, militante pakistanaise des droits des femmes. Son engagement et son combat ont été le déclencheur de mon choix de m’investir dans l’éducation.
Je pense aussi instinctivement à Brigitte Marin, ancienne présidente du Réseau des Inspé et ancienne directrice de l’Inspé de l’académie de Créteil. J’ai eu la chance d’être sa proche collaboratrice en tant que déléguée générale du Réseau des Inspé. C’était une femme brillante, lumineuse et appréciée de tous. Sa personnalité, sa force de travail et son engagement pour la réussite de tous les élèves sont un exemple pour moi.
Et puis j’ai envie de faire un petit clin d’œil ici à Sandra Démoulin, directrice de la communication de l’Université PSL et à Marie-Cécile Naves, déléguée générale de France Universités, deux personnalités inspirantes pour moi au quotidien (et dont les interviews décalées sont à lire sur Campus Matin).
Si vous étiez un établissement ou une organisation, vous seriez ?
Le Réseau des Inspé, bien sûr, parce que l’on ne peut pas s’ennuyer en travaillant sur la thématique de la formation des enseignants et que travailler au sein d’un collectif est une richesse immense.
Si vous étiez une technologie ?
Je n’arrive pas à me décider entre l’écriture et un bon vieux lecteur MP3, alors je vais dire les deux. J’ai toujours de quoi écrire et un lecteur MP3 dans mon sac. J’aime écrire et je trouve que la vie serait trop triste sans musique.
L’innovation de l’année ?
Pour éviter de répéter ChatGPT, je dirais plutôt que je suis toujours impressionnée par les projets construits et mis en œuvre par les étudiants et les jeunes diplômés dans les incubateurs que l’on peut trouver au sein des universités par exemple.
Créatifs et ingénieux, ces projets innovants qui peuvent avoir pour objet d’améliorer le quotidien ou de répondre aux défis sociétaux et environnementaux sont souvent des vraies pépites qu’il faut soutenir et valoriser.
Un mot, une expression que vous ne voulez plus entendre ?
L’expression « réformer la formation des enseignants » au moins pendant les 10 prochaines années !
La phrase que vous vous répétez devant votre miroir ?
« Sois toi-même, fais ce qui te rend heureuse et go ! »
Une lecture, un visionnage ou une écoute à conseiller ?
Ce n’est pas nouveau, mais je trouve la série Borgen incroyable. On suit dans cette série télévisée danoise l’arrivée de la leader du parti centriste au sein du gouvernement danois et son quotidien entre tourments du pouvoir, impératifs de vie de famille et sacrifice de ses idées. On y voit aussi la fabrique médiatique du pouvoir, c’est captivant. Dans le même genre, la série The Diplomat est bien réussie.
Loin du politique, je conseille aussi le visionnage du documentaire « Le sel de la Terre », magnifique portrait du photographe franco-brésilien Sebastião Salgado. Ce documentaire est une réflexion passionnante sur l’humanité. Aussi alarmant que plein d’espoir, c’est un bel hymne à la vie.
Enfin côté musique, pour une rentrée en douceur, j’adore écouter « Walking on a dream » d’Empire of the Sun pour commencer la journée.
Le parcours d’Anne-Lise Rotureau
Diplômée d’un master en sciences de l’éducation de l'Université Paris-Descartes en 2016, Anne-Lise Rotureau rejoint le Réseau des Inspé en 2017 comme chargée d’études avant de devenir chargée de mission. Elle contribue alors à la stratégie de l’association et la mise en œuvre opérationnelle auprès du bureau. Elle prend davantage de responsabilités en septembre 2021 et devient déléguée générale.
Un poste dont elle fait une pause de sept mois (septembre 2022 à mars 2023), pendant lesquels elle devient la cheffe de cabinet du président de CY Cergy Paris Université, François Germinet. Au départ de ce dernier, elle est rappelée par le Réseau où elle reprend la fonction de déléguée générale en y ajoutant le rôle de conseillère de son président, Alain Frugière.