« We’ve come too far to give up who we are » : l’interview décalée de Marie-Cécile Naves
Par Marine Dessaux | Le | Relations extérieures
Elle ne veut plus entendre ce que les féministes « feraient mieux de faire », est inspirée par Najat Vallaud-Belkacem, se voit un peu comme l’instrument qui permet aux musiciens d’accorder leur musique… Pour le premier épisode de notre série d’interviews décalées estivales cette année, la parole est à Marie-Cécile Naves, déléguée générale de France Universités et directrice de recherche à l’Iris, spécialisée notamment sur le féminisme et l’égalité femmes-hommes.
Déléguée générale de France Universités et directrice de l’Observatoire « Genre et géopolitique » à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Marie-Cécile Naves se prête à l’interview décalée de Campus Matin !
Une personnalité inspirante pour vous ?
Marie-Cécile Naves : Najat Vallaud-Belkacem, auprès de laquelle j’ai tant appris en cabinet ministériel (voir encadré), et en amont lorsque j’avais co-dirigé pour elle, à France Stratégie, un rapport sur les stéréotypes filles-garçons. Ses engagements pour le bien commun, sa combativité et sa force de travail sont profondément inspirants pour moi, encore aujourd’hui.
Si vous étiez un établissement, vous seriez ?
Les universités en général, qui effectuent un travail remarquable, mais l’Université Paris-Dauphine - PSL, où j’ai fait ma thèse, a une signification très particulière à titre personnel.
Si vous étiez une technologie ?
Un diapason.
L’innovation digitale de l’année ?
Les jeunes, et souvent les très jeunes, partout dans le monde, ne cessent d’inventer des outils pour améliorer le partage de connaissances, l’accès au savoir et combattre le harcèlement et les discriminations. Ils et elles mettent au point des applis, des techniques, des logiciels qui forcent l’admiration. Nous devrions davantage les prendre au sérieux.
Un mot, une expression que vous ne voulez plus entendre ?
« Les féministes feraient mieux de… »
La phrase que vous vous répétez devant votre miroir ?
« We have come too far to give up who we are », tiré de la chanson Get Lucky par Daft Punk. En français : nous sommes allés trop loin pour renoncer à ce que nous sommes.
Une lecture, un visionnage ou une écoute à conseiller ? Pourquoi ?
Tous les disques et concerts de la soprano Natalie Dessay, parce qu’elle est une des rares à savoir allier travail acharné, immense talent et folie créatrice.
Le parcours de Marie-Cécile Naves
Docteure en science politique diplômée de l’Université Paris-Dauphine - PSL en 2005, Marie-Cécile Naves est spécialiste des États-Unis et notamment des droites américaines, des questions de genre, d’éducation, et du sport comme objet politique.
Elle commence à enseigner à l’université, en école de commerce et à Science Po Lille en 1999. De 2010 à 2015, elle est responsable de projets au Centre d’analyse stratégique (aujourd’hui France Stratégie).
De 2015 à 2017, Marie-Cécile Naves est conseillère au cabinet de la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem.
Depuis 2016, elle est directrice de recherche et directrice de l'Observatoire « Genre et géopolitique » à l’Iris mais aussi, depuis avril 2022, déléguée générale de France Universités. Elle est également autrice de plusieurs ouvrages, notamment Géopolitique des féminismes paru en mars 2023 aux éditions Eyrolles, et Calmez-vous madame ça va bien se passer (Calmann Levy, février 2023).
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