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Manager de campus virtuel, un nouveau métier bien réel

Par Marine Dessaux | Le | Personnels et statuts

À l’heure où le distanciel prend de l’ampleur, pour faire face à la crise, mais aussi dans le cadre de parcours à destination des étudiants internationaux, les établissements qui font appel à la réalité virtuelle entendent maintenir une expérience de la vie de campus.

Du recours à cette nouvelle technologie naissent de nouveaux métiers, notamment celui de « manager de campus virtuel ». 

Steeve Narcisse, qui est sûrement le premier à occuper ce poste en France, partage son expérience avec Campus Matin.

Le campus virtuel de Neoma a été créé sur mesure pour l’école - © Laval Virtual
Le campus virtuel de Neoma a été créé sur mesure pour l’école - © Laval Virtual

Steeve Narcisse est campus manager à Neoma. Son activité se porte plus particulièrement sur l’expérience étudiante des élèves internationaux.

Au quotidien, même en cette période de crise sanitaire, il discute régulièrement avec ces derniers, autour d’une table à l’intérieur et parfois à l’extérieur, les oriente depuis le stand d’accueil à l’entrée du site et les reçoit également en face à face dans son bureau… Si le cœur leur en dit, il fait même une partie de football avec eux.

Malgré tout cela, non, Steeve Narcisse ne viole pas toutes les règles du reconfinement ! Il faut dire que son campus est un peu particulier : il est virtuel.

Sa mission

L’avatar de Steeve Narcisse sur le campus virtuel - © Steeve Narcisse
L’avatar de Steeve Narcisse sur le campus virtuel - © Steeve Narcisse

« Mon but est d’accompagner nos étudiants internationaux, savoir s’ils sont à l’aise avec les cours ou la plateforme de l’école. En effet, ces élèves venus de Chine, d’Inde ou encore d’Amérique suivent le cursus 100 % virtuel de Neoma. Ils n’ont pas d’expérience de campus et pour exprimer leur inconfort, il ne se tourneront pas forcément vers leurs enseignants, c’est là que j’interviens », explique Steeve Narcisse.

En s’adressant au manager de campus virtuel, les étudiants internationaux ont la possibilité d’exprimer leur incompréhension quant à des façons de faire, d’échanger qui sont propres à la culture française.

« Mon rôle est de contextualiser, d’entourer et de les soutenir à l’occasion de rencontres régulières », souligne-t-il.

Cet animateur pédagogique un peu particulier effectue donc un travail de soutien de façon classique : par mail, chat, mais aussi via le campus virtuel.

Rencontres virtuelles

« Pour rencontrer les étudiants, que ce soit pour leur accueil ou pour des rendez-vous pédagogiques, je passe par le campus virtuel », raconte Steeve Narcisse. « C’est une manière d’échanger différente. Il y a une meilleure ergonomie de l’immersion dans les rencontres ».

Un sentiment qui semble partagé par les étudiants : « Ils trouvent cette façon de communiquer plus agréable, on se sent moins cloitré dans un écran carré », ajoute-t-il.

Les retours des personnels et enseignants sont également encourageants : « Il n’y a que du positif, c’est le genre de plateforme qu’on aurait aimé avoir lorsque nous, on était à l’université, les gens sont bluffés, les gens sur les réseaux sociaux sont épatés ».

Son quotidien

Steeve Narcisse est chargé de l’animation du campus virtuel - © D.R.
Steeve Narcisse est chargé de l’animation du campus virtuel - © D.R.

En poste depuis le 2 septembre 2020, Steeve Narcisse se connecte tous les jours à la plateforme de Laval Virtual sur laquelle est hébergé un campus dédié à Neoma. « Tout était déjà monté par l’équipe technique dirigée par Alain Goudey, directeur de la transformation numérique, quand je suis arrivé », précise-t-il.

« Au quotidien, je m’occupe de l’animation, je suis aussi le porte-parole des étudiants. En outre, je suis en contact avec les professeurs pour la création d’activités qui incluent les personnes en présentiel et distanciel et avec les chefs de programme qui sont impactés par le fait que certains étudiants internationaux ne puissent pas se rendre sur place ».

S’il n’y a eu que peu de cours, qui ont eu valeur de test, sur la plateforme, Steeve est susceptible d’intervenir sur des cérémonies d’accueil, projets, rencontres et réunions. Il suit ainsi de près les étudiants internationaux, mais il peut également être amené à interagir avec étudiants français, également utilisateurs occasionnels du campus virtuel.

« L’objectif, c’est que chaque étudiant puisse avoir une réelle expérience académique », ajoute-t-il.

Ses interlocuteurs privilégiés

Les interlocuteurs privilégiés du manager de campus virtuel sont -outre, l’équipe technique et les enseignants- l’équipe de transformation numérique et les directeurs de programmes.

« Nous nous rencontrons pour faire le suivi du projet, analyser l’utilisation du système par les étudiants. En fonction des suggestions, on pense à un projet et on étudie sa faisabilité. S’il y a un retour commun sur la pratique du campus, on tente de l’améliorer. On a la main sur certains paramétrages comme l’agencement des salles », rapporte Steeve Narcisse.

Quelle formation pour devenir manager de campus virtuel ?

Comme pour tout nouveau métier, il n’existe pas de cursus spécifique pour devenir manager de campus virtuel. Diplômé en art des médias, Steeve Narcisse a suivi une formation de communication et andragogie (pédagogie pour adultes).

« J’y ai étudié des méthodes d’apprentissage différentes », dit-il. « La capacité d’attention étant aujourd’hui réduite, d’autant plus sur un écran, on a besoin de passer par la gamification pour l’apprentissage. C’est ce que fait le campus virtuel : via un univers qui reprend les codes du jeu vidéo, il met l’emphase sur l’échange et la collaboration ».