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Statut, recrutement, salaire : les personnels d’appui à la pédagogie, Tice et audiovisuel à la loupe

Par Isabelle Cormaty | Le | Personnels et statuts

Une enquête que dévoile Campus Matin dresse une cartographie des métiers relevant des services Tice et audiovisuels. L’Association nationale des services Tice et audiovisuels de l’enseignement supérieur et de la recherche (Anstia) identifie les spécificités de recrutement dans ces domaines, où la moitié des agents sont contractuels.

L’Anstia a mené une enquête auprès de ses adhérents au début de l’année 2021. - © CPU
L’Anstia a mené une enquête auprès de ses adhérents au début de l’année 2021. - © CPU

« La moitié des personnels exerçant dans nos établissements ont un statut précaire », constate l’Association nationale des services Tice et audiovisuels de l’enseignement supérieur et de la recherche (Anstia) dans une étude inédite réalisée auprès de ses membres au début de l’année 2021 et qui permet d’établir une cartographie de ces métiers.

Comment ont été recrutés les professionnels des services d’appui à la pédagogie, des services Tice et des services audiovisuels dans le supérieur ? Quelles sont leurs aspirations professionnelles ? Autant de questions décortiquées dans cette enquête, présentée au congrès de l’association qui se tient du 24 au 26 novembre à l'Université Toulouse Jean Jaurès. En voici les principaux résultats en exclusivité.

Les contractuels constituent la moitié des effectifs

Des contractuels en CDD recrutés sur projet

La moitié des 682 répondants à cette étude sont des personnels contractuels, dont les trois quarts ont été embauchés en CDD. Pour 63,1 % des contractuels, la durée de leur contrat n’excède pas une année.

La moitié des contractuels sont recrutés sur projet, pour répondre aux besoins d’appels à projets, tandis qu’un quart sont embauchés en raison d’un besoin ponctuel sur mission générale.

Le salaire des contractuels

Les trois quarts des 176 agents contractuels ayant répondu à une question facultative sur leur rémunération déclarent gagner moins de 1850 euros net par mois. Dans le détail, un peu moins de la moitié des personnels touchent un salaire compris entre 1462 et 1850 euros net. Ce salaire varie cependant en fonction de la catégorie de poste et du niveau de diplôme.

Leur entrée dans l’enseignement supérieur

38,6 % des sondés exerçaient préalablement dans le secteur privé, 22,9 % étaient étudiants et 21 % travaillaient dans le public avant d’intégrer l’enseignement supérieur comme contractuels.

Comment ces personnels deviennent-ils titulaires ?

Avant leur titularisation, 42,3 % des sondés occupaient un poste de contractuel dans l’enseignement supérieur. 27,3 % travaillaient dans le privé et 16 % dans le public.

« Cela reflète bien les opérations de dé-précarisation engagées par les établissements en ouvrant des concours pour stabiliser leurs équipes  », souligne l’Anstia.

L’année de titularisation renseignée par les personnes interrogées met en évidence « une baisse sensible des opérations de titularisation dans les cinq dernières années, tous corps confondus ». En effet, 30,4 % des adhérents sont titulaires depuis 5 à 10 ans et 29,2 % depuis 11 à 20 ans alors qu’ils sont 18,2 % à être titulaires depuis moins de 5 ans.

La titularisation par le concours externe

65,4 % des 315 titulaires de l’étude de l’Anstia ont passé un concours externe pour devenir obtenir leur titularisation et 10,5 % un concours interne.

Par ailleurs, 10,8 % des titulaires ont bénéficié avec la loi Sauvadet, de recrutements réservés (avec ou sans concours) ou de sélections professionnelles. Un dispositif temporaire instauré pour favoriser la titularisation de contractuels remplissant certaines conditions, mais qui a disparu depuis en 2018.

Changement de catégorie et de grade

Certains titulaires ayant répondu à l’étude ont précisé quelles voies leur ont permis d’obtenir une promotion en changeant de catégorie ou de grade. Ainsi, près des trois quarts des 93 titulaires ont obtenu un changement de grade dans leur corps actuel par le tableau d’avancement.

De plus, 42,5 % des 80 titulaires de cette étude ont passé un concours interne pour changer de catégorie, tandis que 37,5 % ont opté pour un concours externe.