Direction Las Vegas pour ces 6 start-up edtechs françaises au CES 2023
Par Isabelle Cormaty | Le | Edtechs
Six edtechs figurent parmi les quelque 200 start-up tricolores qui participent à la 56e édition du Consumer Electronics Show du 5 au 8 janvier aux États-Unis. L’association EdTech France a conçu pour sa délégation d’entreprises une learning expedition autour de ce salon international de référence pour la tech et envisage de créer un village edtech l’an prochain.
C’est le plus grand salon international dédié à la tech et à l’innovation ! Chaque première semaine de janvier, des milliers d’entrepreneurs et d’investisseurs se réunissent aux États-Unis, en plein cœur du Nevada à Las Vegas, pour le Consumer Electronics Show (CES). La 56e édition qui se déroule du 5 au 8 janvier renoue avec le présentiel, après une édition virtuelle en 2021 puis une édition en demi-teinte en 2022 en raison des variants et des annulations en cascade.
Sur les 3000 entreprises présentes, la French Tech compte 200 de ses start-up, dont six entreprises edtechs. Trois d’entre elles participent à la seconde learning expedition au CES organisée par l’association EdTech France qui fédère et représente les entreprises de l’écosystème du même nom.
Une délégation emmenée par EdTech France
« Le CES est le plus important événement mondial dédié à l’innovation. Cela fait sens d’y aller en délégation, commence Yannig Raffel, le président d’Edtech France qui conduit la délégation. Les entreprises présentes sur le salon viennent pour se montrer, mieux connaître le marché américain, faire de la veille et avoir une vision globale du marché à l’échelle mondiale. »
Le CES permet une ouverture mondiale, qui dépasse largement le marché américain. « Nous proposons aux entreprises de la délégation de présenter leurs solutions lors de deux sessions de pitch retransmises mondialement », souligne Yannig Raffenel.
Pas de verticale edtech au CES
Salon centré sur les dernières innovations, le CES met en avant plusieurs secteurs d’activité : les transports du futur, la santé, la sécurité, le développement durable et le métaverse. Il n’existe pas (encore) de verticale edtech sur le salon, mais « la question de la edtech est partout au CES », assure Yannig Raffenel.
« Nous aimerions proposer un village edtech l’an prochain pour rendre visible la filière. La plupart des entreprises edtechs françaises au CES ont été repérées par Business France ou les French Tech régionales. Elles exposent donc au sein des pavillons régionaux où toutes les thématiques sont mélangées. Cela complique la lisibilité pour les acteurs internationaux », analyse le président d’EdTech France.
Un événement propice au réseautage avec les Français
Ce salon favorise également le rapprochement des entreprises et institutions françaises entre elles, au sein des délégations régionales, et lors des événements. La soirée des francophones le 5 janvier réunit notamment plus de 45 délégations étrangères.
« Entre 600 et 800 VIP français viennent sur le salon, c’est l’occasion d’échanger avec les décideurs tous les matins lors du petit-déjeuner francophone et lors du débriefing de la journée, le soir », constate Yannig Raffenel.
Une learning expedition dans le Nevada
En plus de la participation au CES, la learning expedition organisée par EdTech France comprend des visites d’établissements ou d’institutions comme l’Université du Nevada.
Trois organisations ont rejoint cette délégation : l’Université des dirigeants, LDE et ProfessorBob.ai. L’Université des dirigeants est un programme de formation développé par Bpifrance pour les chefs d’entreprise fait partie de la délégation, tout comme LDE. Le site, qui se revendique comme le premier libraire scolaire en France, fournit aux collèges et lycées des manuels et des ressources numériques de multiples éditeurs.
La start-up ProfessorBob.ai fera également le voyage dans le Nevada. Elle a été créée en 2019, par Samy Lahbabi et le serial entrepreneur François-Xavier Hussherr, qui a notamment fondé le Lelivrescolaire.fr et Gutenberg Technology. La deeptech développe une intelligence artificielle capable d’enseigner, de poser des questions et de personnaliser les apprentissages en fonction du niveau des élèves. Son objectif : lutter contre le décrochage scolaire.
Hébergée à Polytechnique, ProfessorBob.ai a signé en juillet 2021 un contrat de transfert technologique d’un projet de recherche porté par le Laboratoire interdisciplinaire des sciences du numérique (CNRS/Université Paris Saclay). La société en pleine expansion a par ailleurs bouclé une levée de fonds de 4 millions d’euros en septembre dernier.
Qui sont les edtechs tricolores participantes ?
En plus de la délégation emmenée par EdTech France, d’autres entreprises edtechs viennent aussi au CES via leur délégation régionale ou Business France. Elles y disposent d’un stand.
Deux edtechs au sein des délégations régionales
VRD Studio figure parmi les 24 entreprises faisant le déplacement avec la Région Nouvelle-Aquitaine. Créé en 2021, le studio de design digital bordelais, spécialisé dans la 3D et la réalité virtuelle, crée des expériences marketing immersives pour ses clients.
Ovaom présentera sa console audio baptisée Sound Explorer sur le stand Île-de-France. L’entreprise développe des jeux connectés qui utilisent la musique et les sens pour favoriser l’apprentissage des enfants présentant des troubles du langage. La start-up a bénéficié lors de sa création en 2018 du dispositif Édu-Up porté par l’éducation nationale. La CEO et directrice artistique de la société, Muriel Colagrande a notamment remporté en octobre dernier le Prix de l’entrepreneur edtech mention inclusion, remis par l’association EdTech Hauts-de-France et la Fondation Denise et Norbert Ségard.
Bugali parmi les 20 start-up accompagnées par Business France
Enfin, la edtech parisienne Bugali sera présente au CES sur le Pavillon France de Business France. Elle fait partie des 20 start-up élues par un jury d’experts parmi les 100 entreprises candidates pour être accompagnée par l’agence publique en charge du développement international des entreprises françaises. Créée en 2019, Bugadi commercialise une console pour les enfants de 2 à 6 ans, sans écran ni wifi, qui donne vie aux livres. En touchant le texte, l’audio de l’histoire démarre.