« Affirmer le positionnement stratégique de la communication » : le vœu de… Joanna Robic
Par Isabelle Cormaty | Le | Relations extérieures
Durant tout le mois de janvier, Campus Matin recueille les vœux de personnalités de l’enseignement supérieur pour 2022, une année marquée notamment par l’élection présidentielle. Cette semaine, micro-tendu à la présidente de Comosup, Joanna Robic.
Campus Matin donne la parole à Joanna Robic, cheffe de projet communication de l'Université de Rennes 1 élue le 2 décembre dernier présidente de Comosup, l’association des responsables communication des universités. Quels sont ses projets pour ce réseau en 2022 ? Réponses dans cet entretien.
En ce début d’année, quel vœu formulez-vous pour la communication dans les universités ?
Joanna Robic : Je souhaite que les expertises des professionnelles et professionnels de la communication dans les universités, éprouvées pendant ce marathon que nous traversons, demeurent dans l’esprit des décideurs.
Que le positionnement stratégique de la communication interne soit affirmé et partagé
En effet, la période a révélé le rôle stratégique de la communication interne en interrogeant le rôle des acteurs, dont celle des services communication. La crise a aussi accéléré la transformation numérique des universités. Là encore les services communication ont répondu présents, en adaptant et réinventant les dispositifs à destination des différents publics.
Nous sommes à l’écoute et agissons pour accompagner les transitions à l’œuvre. Je forme le vœu que ce positionnement stratégique soit affirmé et partagé.
S’agissant de la communication des universités, je souhaite que nous soyons à la hauteur des enjeux pour redonner à l’université la place qu’elle mérite dans les débats publics et sociétaux. Pour ce faire, au-delà d’un alignement politique et fonctionnel, l’attribution de moyens nécessaires est un facteur clé de réussite.
Quelles sont vos attentes par rapport à la présidentielle ?
Pendant la campagne, j’attends que les médias traitent avec discernement les problématiques pour en rendre compréhensible et accessible la complexité, et ainsi permettre aux citoyennes et citoyens de faire des choix éclairés. Les paroles publique et politique sont trop souvent décrédibilisées, la défiance démocratique renforcée.
Et j’attends bien sûr que les engagements pris pour l’université, la formation, la vie étudiante, la recherche publique confortent notre modèle public, s’appuyant sur un effort significatif d’investissement et non de délitement.
Ce sont des sujets qui doivent apparaitre au cœur des programmes, que les appels de la communauté universitaire, pour partie en première ligne pendant la crise malgré le manque de moyens, soient entendus.
Quel est le projet que vous aimeriez voir aboutir cette année dans votre association ?
Nous envisageons d’utiliser la plateforme Resana, conçue par la direction interministérielle du numérique au sein de Comosup. Son déploiement permettra à la fois d’animer de façon plus structurée et collaborative notre réseau, mais aussi de travailler en transversalité avec d’autres acteurs de l’écosystème.
D’après vous, quelle est la tendance qui va marquer l’année ?
En cohérence avec les projets d’établissement que nous soutenons, nous devons travailler sur l’écoconception de nos plans et actions de communication, qu’il s’agisse de print, de web ou d’événementiel.
C’est d’ailleurs le thème que nous avons choisi de développer pour nos prochaines rencontres qui se tiendront à Rennes les 30 juin et 1er juillet, en continuité des tables rondes sur la communication numérique responsable de novembre dernier.
Avec qui aimeriez-vous collaborer ou créer du lien professionnel cette année ?
En 2022, nous allons renforcer ou créer des partenariats avec les autres réseaux professionnels et thématiques de l’ESR.
Nous allons créer des partenariats avec les autres réseaux professionnels
Parmi les premières actions en cours, je peux citer le webinaire commun avec le R2VE, le réseau des responsables services vie étudiante, programmé le 25 mars, la discussion ouverte avec la Conférence Permanente Égalité Diversité (CPED), ou encore les passerelles à tisser avec l’Association des directeurs généraux des services (ADGS) qui organise aussi son prochain colloque à Rennes sur le thème « Développement durable et adaptation au changement climatique ».
Ces échanges ont pour objectifs d’instaurer une meilleure compréhension respective de nos métiers et une meilleure coopération. En effet, nous travaillons de mieux en mieux en mode projet pour co-construire et coproduire des dispositifs, mais sommes parfois freinés par des méconnaissances à dépasser.
Quelles sont vos bonnes résolutions professionnelles ?
Faire moins, mais mieux et identifier l’impact environnemental de mon activité. Autrement dit, appliquer au quotidien les principes d’une communication responsable et durable. L’un de mes points faibles : l’utilisation des GIF animés.
Continuer aussi à cultiver ma curiosité, en élargissant les terrains d’exploration possibles pour s’éveiller, mais aussi déconstruire certaines idées reçues.
Un projet personnel que vous aimeriez voir aboutir cette année
Participer à la randonnée « bleue et verte », une marche de 44km qui traverse la Baie du Mont-Saint-Michel, entre mer et terre. Elle se tient (presque) chaque année depuis 30 ans et suppose de s’y préparer tranquillement, mais régulièrement. Un bon prétexte pour des balades découvertes et se tenir éloigner des écrans un maximum le week-end.
Une lecture inspirante à conseiller pour bien commencer l’année ?
Dans deux styles différents, je vous partage deux ouvrages en lien avec les sujets précédents :
- Femmes et République, “beau livre” édité par La documentation française, récit historique, politique et sémiologique sur la place des femmes dans la République en France depuis la Révolution française. En plus de la richesse des analyses et des documents, il offre des mises en perspectives éclairantes.
- Petit guide pratique, ludique et illustré de l’effondrement, bande dessinée publiée aux éditions Bandes détournées. Si les avis sur l’humour de cette série d’histoires pour « vivre la fin du monde dans la joie et la bonne humeur » peuvent diverger, je pense que la qualité du travail de détournement de vieux comics américains pourra plaire aux fans du genre.