Vie des campus

Une journée avec… Cécile, directrice des affaires publiques et des territoires à Bordeaux

Par Romain Ledroit | Le | Relations extérieures

À l’Université de Bordeaux, immersion dans le quotidien de la directrice des affaires publiques et des territoires. Un poste au point de rencontre entre le monde des collectivités et celui de l’enseignement supérieur.

Cécile Aziza et Benoît Ribeil échangent sur les dossiers de rentrée - © Romain Ledroit
Cécile Aziza et Benoît Ribeil échangent sur les dossiers de rentrée - © Romain Ledroit

Un journaliste qui suit, le temps d’une journée, un personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche : tel est le concept d’une nouvelle série d’articles réalisée conjointement par les rédactions de News Tank Éducation & Recherche et Campus Matin, son site ouvert.

Romain Ledroit, rédacteur à News Tank Éducation et Recherche, a suivi une partie du quotidien de Cécile Aziza, directrice des affaires publiques et des territoires à l'Université de Bordeaux. Reportage.

Un rôle de « traductrice »

Il est souvent question de langage, de traduction et d’interface avec Cécile Aziza. Et pour cause  : elle se situe au point de rencontre entre le monde des collectivités - de la ville à la région - et celui de l’enseignement supérieur. Au quotidien, il est notamment question de «  traduire  » les fonctionnements, les mécanismes des institutions, mais aussi d’établir une langue commune.

Elle est à la tête de la direction« des affaires publiques et des territoires », créée en mai 2020. Cette dernière fait figure d’exception dans l’écosystème universitaire, ce qui lui vaut d’être parfois qualifiée de «  couteau suisse  ». Elle croise avec des objectifs forts, notamment ceux de dynamiser une coordination territoriale, ou négocier les étapes clés de dossiers attendus en 2021, comme le contrat de plan État-région (CPER).  

Au sein de l’Université de Bordeaux, Cécile Aziza a d’abord été chargée de mission partenariats - © Romain Ledroit
Au sein de l’Université de Bordeaux, Cécile Aziza a d’abord été chargée de mission partenariats - © Romain Ledroit

Et donc, en cette matinée de septembre, le portable vibre souvent au cours de notre entretien. Dans les locaux de la présidence sis au Domaine du Haut Carré, nous nous rencontrons pour évoquer son parcours et les perspectives de la direction. Et la table sursaute, sur elle le téléphone, au bout une collectivité. Puis, un message de son collègue Benoît Ribeil.

Benoît Ribeil, chargé de coordination territoriale, travaille à ses côtés. Il s’occupe des «  diagnostics territoriaux  » au sein de la direction pour créer des écosystèmes associant les acteurs de l’ESR et ainsi cartographier les possibles en termes de formation pour le territoire nouvel-aquitain. Un premier livrable sera rendu d’ici la fin de l’année, moment charnière pour l’Université de Bordeaux avec la tenue des élections pour renouveler l’équipe présidentielle.

Le vice-président partenariats et territoires de l’établissement, Olivier Pujolar, prend la mesure de deux mandats tournés vers ces territoires, et le temps d’analyser la situation, aux côtés de Cécile Aziza  :

«  Notre travail a coïncidé aussi avec une évolution dans les territoires et de la politique au sujet de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est encouragé aussi bien par la tutelle, par la Conférence des présidents d’université (CPU), mais aussi par les collectivités. Certaines étaient déjà très convaincues de tout ça, l’exemple incontournable est celui de la région, mais aussi de collectivités comme celles d’Agen ou la collectivité périgourdine, qui sont convaincues depuis plus de 25 ans.  » 

Formée en communication… mais  « biberonnée » en collectivité

Cécile Aziza a fait des études à l’Iscom Paris :« Elles étaient passionnantes mais à travers mes stages, j’ai senti que la communication ce n’était peut-être pas là que j’allais le plus m’épanouir ». Elle découvre alors les collectivités. « Des stages en collectivités m’ont amené vers mon premier emploi de chargée de mission au sein de la région Midi-Pyrénées, sur les formations par apprentissage, et le suivi des centres de formation des apprentis. » 

Elle poursuit : «  Cela dit, je n’étais pas formée qu’à la communication. J’ai été formée à la gestion de projet, sur le volet formation, et j’ai été ‘biberonnée’ en collectivité. Avec une vision qui est plus celle des administrations que celle des start-up et des agences. Les valeurs de l’administration et des pouvoirs publics me correspondaient plus.  » 

La jeune femme obtient un premier poste à la fondation Bordeaux Université en tant que chargée de projet. « Puis au moment de la fusion des universités bordelaises, un poste de chargé de mission de partenariats s’est créé, raconte-t-elle. Je l’ai obtenu. Il correspond aux prémices de mon poste actuel. Mes missions actuelles - de directrice de la direction ‘affaires publiques et territoires- se sont développées en réalité depuis 2014 au sein de l’établissement ».

Sa journée type

Cécile Aziza : « Si vous me demandez quelle est ma journée type, je n’en ai pas. C’est-à-dire qu’il faut gérer les priorités mais il y a aussi les tâches de fond. Il y a toute une partie de missions qui sont structurantes pour l’établissement, mais la palette d’action est très large. Mon travail je le vois comme du ‘problem-solving’, pour être facilitatrice, interface. Au quotidien, c’est notamment faire l’interface avec collectivités, échanger et négocier avec elles, et j’allais dire, faire de la traduction. Une collectivité ne fonctionne pas comme une université et parfois en interne, il est nécessaire d’aider à cette compréhension »