En Moselle et à Dunkerque, la flambée des variants ne freine pas la reprise progressive des cours
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Alors que le nombre de contaminations aux variants sud-africain et britannique inquiète les élus locaux en Moselle et à Dunkerque, la situation dans les établissements du supérieur de ces territoires semble maîtrisée.
La reprise progressive des cours en présentiel entamée en janvier se poursuit tout doucement, sans durcissement du protocole sanitaire, mais avec prudence. Campus Matin y a pris la température.
Face à l’augmentation inquiétante du nombre de contaminations au variant sud-africain en Moselle la semaine dernière, plusieurs élus locaux, à l’instar du maire de Metz, François Grosdidier (LR), réclamaient des décisions fortes du gouvernement. Notamment l’avancée des vacances scolaires d’une semaine, voire un reconfinement local. Des choix écartés par l’exécutif.
À Dunkerque, c’est la progression du variant britannique qui inquiète les édiles. Mais sur le terrain, dans le Nord de la France comme en Moselle, la reprise progressive des cours en présentiel dans l’enseignement supérieur - possible depuis le 3 février - se poursuit.
Des jauges non-atteintes pour l’instant
Les établissements du supérieur peuvent actuellement accueillir des étudiants, dans la limite de 20 % des capacités d’accueil des établissements. Une jauge qui est loin d’être atteinte dans certaines universités.
« Quand la problématique des variants est apparue, nous étions déjà en-dessous de la jauge maximale. Nous n’avons pas constaté de cluster et des règles sanitaires strictes sont respectées », commence Pierre Tifine, doyen de la faculté de droit à l'Université de Lorraine de Metz.
Dans cette faculté, tous les étudiants de droit n’ont pas saisi la possibilité de retourner sur le campus un jour par semaine. « Les cours sont proposés au format hybride, peu d’étudiants ont souhaité revenir », note-t-il. Il salue néanmoins les bienfaits pour les étudiants qui en ressentent le besoin de retrouver les bancs de l’université.
« Ce que nous faisons en ce moment en présentiel relève à la fois du soutien psychologique et de la pédagogie », insiste-t-il.
Une reprise progressive des cours à Dunkerque
Dans le Nord de la France, sur le campus dunkerquois de l'Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO), 850 étudiants au maximum pourraient en théorie se rendre dans l’établissement chaque jour si l’on prend en compte la jauge de 20 % des capacités d’accueil.
« Cette semaine, 250 étudiants ont été accueillis en moyenne chaque jour. Nous sommes loin d’atteindre la jauge donc nous n’avons pas été amenés à prendre des mesures supplémentaires », constate Sabine Duhamel, vice-présidente en charge de la vie universitaire de l’ULCO.
De fait, la présence du variant britannique sur le territoire dunkerquois n’a pas freiné le retour par étapes des étudiants à l’université depuis fin décembre. « Faire revenir les étudiants demande une logistique considérable. Nous avons commencé en décembre et en janvier avec la tenue des examens en présentiel, puis avec la reprise des TD pour les premières années et des TP…, cela prend du temps », note-t-elle.
Une situation sanitaire surveillée de près
La situation sanitaire est toutefois suivie avec attention à Dunkerque. Les équipes de l’université réalisent un point covid tous les jours, effectuent un pointage et un tracing des contaminations.
« Entre le 8 et le 14 février, quatre cas positifs ont été recensés sur le campus de Dunkerque, soit environ le même nombre que les semaines précédentes. Il n’y a pas une flambée à l’université, mais nous restons prudents », avance Sabine Duhamel.
Aucune obligation de revenir sur le campus
Pour les enseignants comme pour les étudiants, la présence physique sur le campus reste facultative à l’Université de Lorraine, comme le souligne Pierre Tifine.
« Beaucoup de collègues ont souhaité reprendre les cours en présentiel, tout le monde en a marre du distanciel ! Mais tous les enseignants ne peuvent venir en même temps. Ceux qui préfèrent rester chez eux, car ils sont âgés, fragiles ou ont des proches à risques le font. Il n’est pas question d’obliger les enseignants à retourner sur le campus », ajoute-t-il.
Un protocole sanitaire strict et inchangé
Conséquence des jauges respectées voire non-atteintes, l'École Supérieure d’Art de Lorraine ainsi que tous les établissements contactés n’ont pas, pour l’instant, durci le protocole sanitaire dicté par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. À l’Université de Lorraine, les règles restent donc les mêmes à l’échelle de l’établissement sur l’ensemble des campus, que les étudiants aient cours à Nancy, Metz ou Epinal.
Le campus mosellan de l’école d’ingénieurs Arts et Métiers situé à Metz précise de son côté qu’il n’y a pas eu de « mesures complémentaires prises ces dernières semaines car aucune évolution de la situation sanitaire n’a été constatée sur le campus ». Aucun cas positif n’a en effet été signalé chez les étudiants ou les personnels.
Des lieux de dépistage en ville ou sur le campus
Au-delà de l’application du protocole sanitaire et des gestes barrière, le dépistage complète les mesures préventives appliquées dans le supérieur en Moselle et dans le Nord de la France. Après trois campagnes menées depuis la rentrée 2020 à l’Université de Lorraine, l’établissement a pérennisé le système en proposant des dépistages individuels gratuits sur quatre campus.
Dans le Nord, l’Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France organise une campagne exceptionnelle de dépistage avec la Communauté urbaine de Dunkerque jeudi 18 et vendredi 19 février.
« Nous avons fait passer le message auprès de nos étudiants et de nos personnels. Au retour de la pause pédagogique, nous organiserons également une campagne sur le campus du 1er au 3 mars », annonce Sabine Duhamel.