Le carnet de Campus Matin : les prises de postes à retenir en novembre 2024
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Le directeur général de l’Essec porte-voix des écoles de management, une enseignante-chercheuse du sérail à la tête de l’Insa Toulouse et un nouveau président pour l’association nationale des vice-présidents en charge de la transition écologique… Autant de prises de fonctions décryptées dans votre rendez-vous mensuel.
Vincenzo Vinzi, Alexandra Bertron, David Siaussat et Cyprien Plane : ces personnes ont été appelées à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche en novembre 2024. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !
1. Vincenzo Vinzi, président de la CDEFM
Le directeur général de l’Essec, Vincenzo Vinzi est élu président de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (CDEFM) le 12 novembre pour une durée de trois ans. Il assurait la présidence par intérim depuis juillet, après le départ de la directrice générale de Skema, Alice Guilhon, qui souhaite se recentrer sur son école.
Un directeur d’école expérimenté
Titulaire d’un doctorat en statistique de l’Université Federico II de Naples, Vincenzo Vinzi est d’abord professeur de statistique à l’Essec à partir 2007, puis il exerce différentes responsabilités dans l’école, comme doyen des professeurs et directeur général adjoint aux affaires académiques.
Ses recherches portent sur le big data et les business analytics. Il a notamment présidé la Société internationale de la statistique pour l’industrie et le business de 2012 à 2015.
Lors de la nomination du directeur de l’école de commerce, Jean-Michel Blanquer, à la tête du ministère de l’éducation nationale en mai 2017, il assure la direction par intérim, avant d’en être nommé directeur général.
Défendre le modèle des grandes écoles de management
Vincenzo Vinzi était vice-président de la CDEFM depuis août 2023. À ses côtés, est désignée vice-présidente de la conférence, Stéphanie Lavigne, la directrice générale de TBS Education.
Les principaux objectifs de la conférence sont « le renforcement d’une gouvernance collégiale, agile et efficace, une influence accrue dans l’écosystème de l’enseignement supérieur, et des travaux et livrables axés sur nos thématiques prioritaires », d’après le nouveau président. La CDEFM se concentrera sur quatre priorités :
- la défense du modèle des grandes écoles de management en France et à l’international;
- la promotion de la filière des classes préparatoires ;
- le renforcement des liens avec les entreprises et la défense de l’apprentissage ;
- et la promotion de la diversité dans tous les cursus.
Le chantier de la régulation du supérieur privé, en particulier la création d’un label pour distinguer les formations de qualité, sera également suivi de près par la conférence. « Le label est une partie de la solution, mais il faut assumer sa mise en place par un vrai contrôle », déclarait ainsi Vincenzo Vinzi à News Tank (abonnés) en avril 2024.
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2. Alexandra Bertron, directrice de l’Insa Toulouse
Alexandra Bertron est nommée directrice de l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse (Insa Toulouse), par un arrêté du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, publié au Bulletin officiel le 14 novembre. Elle prendra ses fonctions au 1er janvier 2025 pour un mandat de cinq ans, et succédera ainsi à Bertrand Raquet, à la tête de l’école d’ingénieurs depuis 2015.
Une enseignante-chercheuse issue de l’école
Titulaire d’un doctorat en génie civil et d’une habilitation à diriger des recherches, Alexandra Bertron entame sa carrière comme enseignante en génie civil à l’Insa Toulouse. Elle est ensuite professeure agrégée à l’Université Toulouse 3 — Paul Sabatier de 2004 à 2006, et maîtresse de conférences de 2006 à 2015.
Professeure des universités à l’Insa Toulouse depuis 2015, elle est aussi directrice adjointe du laboratoire matériaux et durabilité des constructions (Université Paul Sabatier — Insa Toulouse) depuis 2021.
Valoriser le modèle d’ingénieur humaniste
Membre du groupe Insa, l’Insa Toulouse devra contribuer à la stratégie du réseau présidé depuis novembre 2023 par Mourad Boukhalfa, également directeur de l’Insa Rouen Normandie.
« Chaque année, le Groupe Insa forme 10 % des effectifs d’ingénieurs français. Nous sommes un acteur fort dans le paysage national, en matière de formation, et nous voulons renforcer ce positionnement au niveau international : le groupe a besoin d’évoluer, de s’affirmer tant au niveau national qu’international; en continuant de travailler et valoriser son modèle qu’incarne “l’ingénieur humaniste” », expliquait ce dernier à News Tank en avril 2024.
Si le gouvernement incite les écoles d’ingénieurs à recruter davantage d’étudiants, le nerf de la guerre reste les financements des établissements, contraintes de former plus avec des moyens constants, comme alertait la conférence des directeurs d’écoles d’ingénieurs (Cdefi) lors de sa conférence de rentrée, le 7 octobre.
Un site toulousain en pleine évolution
Localement, l’Insa Toulouse va devenir en 2025 membre associé d’un nouvel établissement public expérimental (EPE) porté par l’Université Paul Sabatier (Toulouse 3), qui a elle aussi changé de présidence en janvier 2024, portant Odile Rauzy à sa tête. Depuis, le site se remet en ordre de marche pour construire une université reconnue internationalement : cela passe par un transfert de prérogatives et de nom de la Comue de Toulouse vers cet EPE qui sera baptisé Université de Toulouse.
L’Insa est historiquement impliqué pour que la ville rose se structure, en particulier via le projet interdisciplinaire Tiris, lauréat de l’appel à projets Excellences.
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3. David Siaussat, président de l’association des VP-Trees
Le conseiller développement durable et transition environnementale de Sorbonne Université, David Siaussat est élu président de l’association nationale des vice-présidents et chargés de mission en charge de la transition écologique et sociétale des universités (VP-Trees), le 18 novembre.
Il succède à Mariane Domeizel, la première présidente de ce réseau créé en septembre 2022. David Siaussat est biologiste de formation, et professeur à la faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université depuis janvier 2022, après avoir été maître de conférences dans l’établissement.
Affirmer l’importance d’une vision stratégique sur les transitions
Un sujet majeur occupera le réseau : la rédaction et la mise en œuvre des schémas directeurs du développement durable et responsabilité sociétale et environnementale (DD&RSE). Un document que devront présenter tous les établissements publics au ministère d’ici la fin de l’année 2024. Certaines universités ont toutefois pris du retard en raison d’une vague d’élections de présidents.
L’enjeu pour les vice-présidents transitions reste d’impliquer ensuite en interne les services une fois ces plans d’action élaborés. Après la publication du rapport Jouzel en 2022, le gouvernement a en effet indiqué que la formation à la transition écologique ferait partie des conditions pour obtenir un diplôme de premier cycle d’ici 2025 et que les nouveaux enseignants recrutés devraient suivre une formation certifiante à la transition écologique.
Le reste du bureau de l’association est composé de :
- Julien Vercueil (Inalco) comme vice-président;
- Aurélie Gousset (Université Clermont-Auvergne) secrétaire ;
- Séverine Allegra (Université Jean Monnet de Saint-Étienne) secrétaire adjointe ;
- Éric Hitti (Université de Rennes) trésorier ;
- Guillain Mauviel (Université de Lorraine) trésorier adjoint.
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4. Cyprien Plane, représentant des élèves ingénieurs
Cyprien Plane est élu président du Bureau national des élèves ingénieurs (BNEI) pour un mandat d’un an, lors du congrès de l’association, le 17 novembre. Étudiant en césure à l’École nationale supérieure des arts et industries textiles, il était vice-président adjoint en charge de la représentation durant le mandat 2024.
Le nouveau président de l’association sera accompagné par deux vice-présidents (VP) : Aude Niess et Maxence Nicolet ainsi qu’un bureau restreint composé de :
- Nathan Clemente, VP à la représentation
- Baptiste Maurel, VP adjoint à la représentation ;
- Matthieu Hillairet, secrétaire général;
- Corentin Thibaud, VP à l’événementiel et à la communication ;
- et Mohamed Khalil Kiri, trésorier.
Renforcer les liens de l’association avec les étudiants
« Ce 26e mandat sera marqué par une volonté de renforcer toujours plus les liens du BNEI avec les étudiants, au sein même de leurs écoles en allant à leur rencontre et en travaillant main dans la main pour l’amélioration de la condition de vie étudiante en école d’ingénieur », affirme Cyprien Plane.
« Cela ira de pair avec une connaissance accrue des attentes des élèves, envers leur formation, leur santé mentale, mais aussi leur vision de l’ingénieur responsable de la transition sociale et écologique, pour un monde plus juste », poursuit-il.
Le nouveau bureau du BNEI souhaite aussi construire des propositions à destination des écoles d’ingénieurs et des outils pour faire évoluer leur écosystème. Il suivra également avec attention les discussions autour de la formation par apprentissage et la réforme des bourses attendue pour la rentrée 2026.
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