Vie des campus

La valse des présidents d’université continue !

Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies

Près de la moitié des établissements universitaires ont renouvelé ou vont renouveler leurs instances de gouvernance en 2024. Une nouvelle vague est également programmée l’année prochaine, en lien notamment avec la transformation d’au moins sept universités en établissements publics expérimentaux. Voici les premiers résultats et les élections à suivre.

19 renouvellement de présidence d’université sont prévus d’ici la fin de l’année 2024. - © Canva
19 renouvellement de présidence d’université sont prévus d’ici la fin de l’année 2024. - © Canva

Après les élections européennes en juin et les législatives début juillet, les personnels et enseignants de plusieurs établissements universitaires retourneront aux urnes d’ici la fin de l’année 2024, pour les élections aux conseils centraux cette fois. 19 universités ou grands établissements renouvellent leur gouvernance d’ici fin 2024.

Des présidents d’université plutôt expérimentés

Virginie Dupont a été réélue à la tête de l’Université Bretagne Sud le 7 juillet 2024. - © D.R.
Virginie Dupont a été réélue à la tête de l’Université Bretagne Sud le 7 juillet 2024. - © D.R.

16 présidents d’établissements ont déjà été élus depuis le début de l’année 2024, dont onze hommes et cinq femmes. Avec deux présidentes élues en remplacement d’un homme, cela porte à 25 % la part de femmes à la tête d’université ou d’établissements publics expérimentaux en septembre 2024.

Dans les universités de Lyon 2 et Lyon 3, les élections sont intervenues de manière anticipée pour couvrir la fin de mandat de présidents démissionnaires.

Parmi les 16 renouvellements de présidence déjà passés, huit ont reconduit leur président pour un second mandat. C’est le cas dans les universités de Bourgogne (dirigée par Vincent Thomas), de Bretagne occidentale (Pascal Olivard), de Bretagne Sud (Virginie Dupont), de Corse (Dominique Federici), d’Aix-Marseille (Éric Berton), de Côte d’Azur (Jeanick Brisswalter), à Grenoble (Yassine Lakhnech) et à l’Université polytechnique Hauts-de-France (Abdelhakim Artiba).

De nouveaux visages à la tête de huit établissements

Camille Galap a été élu président de l’Université Paris-Saclay le 11 juin 2024. - © Corinne Hameau
Camille Galap a été élu président de l’Université Paris-Saclay le 11 juin 2024. - © Corinne Hameau

De nouveaux visages ont également fait leur apparition dans l’écosystème universitaire, avec l’élection de huit présidents ou présidentes pour un premier mandat. La plupart étaient vice-président dans l’équipe de leur prédécesseur avant de se présenter à la présidence, comme Caroline Rolland-Diamond à Nanterre, Christophe Clément à Reims, Isabelle von Bueltzingsloewen à Lyon 2, Gilles Bonnet à Lyon 3 ou Françoise Grolleau à Angers.

Comme vous le racontait Campus Matin il y a peu, c’est finalement l’ancien administrateur provisoire de Paris-Saclay, Camille Galap qui a été élu à la tête de l’établissement en juin, après quatre mois de feuilleton et de pourparlers entre les candidats, non départagés par les élections.

Les élections à suivre fin 2024 et 2025

Sur les 19 renouvellements à venir d’ici fin 2024, quatre établissements sont présidés par un homme qui ne pourra pas se représenter, après avoir effectué deux mandats. Sont concernées les universités d’Artois (présidée par Pasquale Mammone), de Picardie Jules Verne (Mohammed Benlahsen), du Littoral-Côte d’Opale (Hassane Sadok) et de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (Alain Bui).

Après deux mandats à Nîmes, Benoît Roig pourra lui se représenter, car son université se transforme en établissement public expérimental (EPE) au 1er janvier 2025.

L’économiste El Mouhoub Mouhoud est candidat à la présidence d’Université PSL. - © Université PSL
L’économiste El Mouhoub Mouhoud est candidat à la présidence d’Université PSL. - © Université PSL

Parmi les élections à suivre de près, à noter que la présidence de l’Université PSL sera renouvelée de façon anticipée après la démission d’Alain Fuchs en juillet. Il a fait l’objet d’un tir de barrage des chefs d’établissements membres de PSL, hostiles à ce qu’il envisage un nouveau mandat. En outre, une enquête administrative de l’Inspection générale diligentée par le ministère après des signalements a été annoncée.

Particularité des statuts de PSL, il n’y a pas d’élection aux conseils centraux par les personnels et enseignants. C’est un comité de recherche (search committee) qui s’occupe d’identifier de candidates et de candidats à la future présidence de l’établissement. Le président de l’Université Paris-Dauphine et président par intérim de PSL depuis juillet, l’économiste El Mouhoub Mouhoud a d’ores et déjà annoncé sa candidature à la tête de PSL. Ce faisant, il libère la présidence de son université où il pouvait prétendre à un second mandat : un nouveau profil sera donc également choisi à la présidence de Dauphine-PSL.

Huit transformations d’universités en EPE en 2025

En 2025, une vingtaine d’autres renouvellements de gouvernance auront lieu dans les établissements universitaires. Plusieurs élections seront organisées en raison de la transformation d’une université en EPE au 1er janvier 2025. La création d’un établissement expérimental à Nîmes et Montpellier Paul Valéry a ainsi été actée et parue au Journal officiel. D’autres EPE devraient voir jour le jour l’an prochain, comme à Saint-Étienne.

Les projets d’EPE de l’Université de Bourgogne et de l’Université de Franche-Comté ont eux été présentés à leurs instances respectives, et doivent encore passer devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche puis valider par le ministère. Les projets de Toulouse 3, Lyon 1 et de l’Université de Bretagne occidentale doivent être validés en interne avant une décision nationale.