Quels sont les établissements français performants dans les classements internationaux 2024 ?
Par Isabelle Cormaty | Le | Relations extérieures
Qu’ils soient généralistes, thématiques, spécialisés, dédiés aux universités ou aux écoles de management, les classements internationaux des établissements du supérieur ne cessent de susciter le débat (et les critiques). Voici les six enseignements à retenir du millésime 2024.
La rédaction de Campus Matin a planché sur les principaux classements internationaux — généralistes ou spécialisés — publiés depuis le début de l’année 2024 et vous propose une synthèse (non exhaustive) en six points clés à retenir, avec des focus sur les écoles et universités françaises qui se démarquent.
1. Les universités franciliennes en tête des palmarès généralistes
Située dans l’Essonne, l’Université Paris-Saclay rayonne mondialement. Elle gagne trois rangs dans le classement de Shanghai publié le 15 août et atteint la 12e place mondiale. Il s’agit de sa meilleure position dans le palmarès. L’établissement public expérimental reste ainsi la première institution française et d’Europe continentale !
Au total, 18 établissements français, les mêmes qu’en 2023, figurent dans le top 500 de Shanghai 2024. En plus de Saclay, trois autres universités franciliennes progressent dans le top 100 mondial : PSL à la 33e place (+8 places par rapport à 2023), Sorbonne Université au 41e rang (+5) et Université Paris Cité, classée 60e (+9).
Quatre universités françaises dans le top 100 du palmarès QS
Avec 35 établissements parmi les 1500 institutions classées, la France est le onzième pays le plus représenté, à égalité avec le Brésil et l’Espagne dans l’édition 2025 du QS World University Ranking publiée le 4 juin.
Quatre universités françaises se classent dans le top 100 du palmarès :
- Université PSL, 24e comme l’année dernière ;
- puis l’Institut Polytechnique de Paris au 46e rang (-8 places) ;
- Sorbonne Université en 63e position (-4) ;
- et l’Université Paris-Saclay à la 73e place (-2).
2. HEC et l’ESCP parmi les meilleures écoles du monde
ESCP Business School devance cette année encore HEC Paris dans le classement des masters en finance du Financial Times, publié le 16 juin. Le top 10 du palmarès est dominé par les écoles de commerce françaises avec, en plus de l’ESCP, HEC 2e, Skema 3e, l’Essec au 4e rang et l’Edhec en 6e position.
Sur les 65 établissements du palmarès, la France compte 11 de ses écoles, ce qui fait du pays le deuxième le plus représenté, derrière le Royaume-Uni (avec 13 établissements).
13 écoles distinguées sur la formation continue
L’Executive MBA de HEC Paris est le meilleur programme français et le troisième à l’international, d’après le palmarès QS des Executive MBA, publié le 17 juillet. L’école de commerce implantée à Jouy-en-Josas perd la première place qu’elle occupait en 2023. Le podium français se compose ensuite de l’Insead (9e mondiale, -1 rang) et de l’ESCP (21e mondiale ; +1 rang).
Au total, 13 écoles françaises se classent parmi les 194 institutions internationales du palmarès 2024, soit une de moins qu’en 2023. La France est ainsi le deuxième pays le plus représenté, derrière les États-Unis (67 écoles) et devant le Royaume-Uni (11).
3. Université Paris Cité, toujours performante dans le classement de Leiden
32 établissements français se trouvent dans l’édition 2024 du classement de Leiden, publié le 3 juillet. Cela fait de la France le 15e pays le plus représenté à l’échelle mondiale et le 5e de l’Union européenne, derrière l’Allemagne (qui compte 57 universités), l’Italie (49), l’Espagne (47) et la Pologne (38).
Ce palmarès réalisé par l’institut de recherche CWTS aux Pays-Bas évalue les établissements en fonction de l’impact de leurs articles de recherche.
Les universités françaises dites de recherche intensive, regroupées au sein de l’alliance Udice, sont particulièrement représentées dans ce classement.
Avec 5561 publications présentes parmi les 10 % les plus citées sur la période 2019-2022, Université Paris Cité conserve la première place du podium français, mais perd deux places à l’échelle mondiale pour se classer au 37e rang mondial. Elle est suivie, côté Français, par Sorbonne Université (45e mondiale) et l’Université Paris-Saclay (92e).
Un nouveau classement basé sur des données ouvertes
Le CWTS a par ailleurs publié le 30 janvier une version de l’édition 2023 du classement de Leiden, basée sur des données ouvertes et reproductibles. Il s’agit d’après le centre, du « premier classement universitaire entièrement transparent », offrant « une rigueur absente des systèmes de classement traditionnels ».
Le classement ouvert comprend les mêmes universités que dans le Leiden 2023. Mais au lieu des données propriétaires de Web of Science de Clarivate, il utilise les données d’OpenAlex, base de données bibliographique et bibliométrique ouverte fournie par OurResearch. À terme, « tous les indicateurs bibliométriques produits par le CWTS seront basés sur des données ouvertes », précise le classeur.
4. L’Institut Agro reconnu pour sa prise en compte du développement durable
L’école d’ingénieurs Institut Agro, née d’une fusion de trois écoles, fait son entrée dans le THE impact 2024 publié le 12 juin à la 21e place mondiale. « Intégrant le palmarès à la première place des établissements français et la 2e position en Europe, l’Institut Agro y est particulièrement reconnu pour sa mobilisation pour une alimentation saine et accessible à tous, sa contribution à la préservation des écosystèmes et de la biodiversité et sa capacité à nouer des partenariats durables pour aboutir à des changements profonds », réagit l’école présente à Montpellier, Dijon et Rennes-Angers.
Ce classement proposé depuis 2019 par le magazine Times Higher Education met en valeur les établissements œuvrant le plus en faveur des 17 objectifs de développement durable de l’ONU. Derrière l’Institut Agro se classent côté Français : l’IMT Atlantique (86e), et les universités de Montpellier et PSL dans la tranche 101-200.
La France, moins performante concernant les transitions ?
Dans l’autre classement dédié aux enjeux de transition, le QS durabilité, publié le 5 décembre 2023, figurent 50 établissements français (contre 24 en 2022), en raison de l’élargissement du périmètre. Avec sa 111e place, Sorbonne Université est la mieux classée, devant l’Université PSL (196e) et l’Université Paris-Saclay (201e).
« Aucun établissement français ne figure parmi les 100 premiers pour cet indicateur et seulement deux parmi les 200 premiers. La France est également le pays du G7 le moins performant si l’on considère les scores moyens de tous les établissements », analyse QS.
5. La France en perte de vitesse dans le palmarès des meilleures villes étudiantes au monde
Paris est la septième meilleure ville étudiante au monde, d’après le classement QS « Best Student Cities » 2025, publié le 18 juin. La capitale française perd une place par rapport à l’édition précédente, alors qu’elle occupait la tête du palmarès de 2014 à 2016.
Sur les 150 villes de l’édition 2025, figurent trois autres métropoles françaises, qui chutent elles aussi dans le classement :
- Lyon 47e soit trois places de moins que l’édition 2024;
- Toulouse 97e, soit 13 rangs de moins par rapport à l’an dernier ;
- et Montpellier qui passe de la 130e place à la 138e.
À l’échelle mondiale, Londres conserve la première place qu’elle occupe depuis 2018. Tokyo et Séoul complètent le podium.
6. Polytechnique saluée pour sa capacité à former ses étudiants aux nouvelles technologies
À l’heure l’usage de l’intelligence artificielle se généralise, quels sont les établissements du supérieur qui forment le mieux leurs étudiants aux nouvelles technologies et à leurs enjeux ? C’est l’objet du palmarès « Digital leaders in higher education », élaboré par le cabinet de conseil Emerging et publié par le Times Higher Education le 17 avril.
Sur les 200 établissements internationaux classés, 13 sont français. Avec sa 18e place, l’École polytechnique est la meilleure institution de l’Hexagone, devant CentraleSupélec, au 35e rang et Sorbonne Université, en 63e position.
Quatre autres écoles d’ingénieurs figurent dans ce palmarès en 2024 : Mines Paris — PSL (123e), l’École des Ponts ParisTech (135e), Centrale Lyon (136e) et Telecom Paris (155e).
Une synthèse réalisée à partir des analyses de News Tank
Cette synthèse des principaux classements internationaux sur l’enseignement supérieur et de la recherche a été réalisée à partir de la veille et des analyses de News Tank Éducation & Recherche, dont Campus Matin est le site ouvert. Pour consulter dans le détail l’évolution de l’ensemble des établissements français classés dans les palmarès évoqués ci-dessus, demandez votre accès découverte.