Vie des campus

Mobilité : le nombre d’étudiants étrangers accueillis en France en hausse de 3 % en 2022-2023

Par Isabelle Cormaty | Le | Relations extérieures

Avec 412 000 étudiants étrangers accueillis durant l’année universitaire 2022-2023, la France se positionne comme le sixième pays d’accueil au niveau mondial, d’après Campus France. Les effectifs internationaux ont augmenté de 17 % entre 2017 et 2022, une croissance particulièrement marquée dans les écoles de commerce.

La France a accueilli 412 000 étudiants étrangers pour l’année universitaire 2022-2023. - © D.R.
La France a accueilli 412 000 étudiants étrangers pour l’année universitaire 2022-2023. - © D.R.

« Après une année de reprise rapide de la mobilité vers la France (+8 % d’étudiants étrangers en un an entre 2021 et 2022), portée notamment par un rattrapage des mobilités d’échange, la croissance des effectifs se poursuit en 2022-2023 à un rythme plus modéré : +3 % sur un an. »

C’est le constat de l’agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale, Campus France qui a publié le 10 avril son étude annuelle de référence sur les chiffres clés sur la mobilité étudiante dans le monde

La France, 6e pays d’accueil au niveau mondial

La France conserve la sixième place des pays d’accueil, entre le Canada et la Chine. Les États-Unis conservent leur première place, et ce malgré une baisse du nombre d’étudiants étrangers accueillis avant la pandémie, sous la présidence Trump (-14 % en cinq ans). 

Parmi les étudiants de nationalité étrangère en France :

  • 23 % sont des étudiants étrangers non mobiles (c’est-à-dire ayant obtenu leur baccalauréat ou équivalent en France) ;
  • et 77 % sont des étudiants en mobilité, dont « la grande majorité est inscrite dans un établissement français afin d’obtenir un diplôme, et non dans le but de réaliser un échange universitaire. »

Vers un regain de l’attractivité française à l’avenir ?

Donatienne Hissard est directrice générale de Campus France depuis avril 2022. - © Caroline Bleux - Campus France
Donatienne Hissard est directrice générale de Campus France depuis avril 2022. - © Caroline Bleux - Campus France

Le nombre de visas pour études délivrés en 2023 dépasse les 124 000, un niveau supérieur à 2019 avant la pandémie de Covid-19. En se basant sur les données liées à la plateforme Études en France, Campus France estime donc que la dynamique globale devrait se poursuivre pour 2023-2024.

D’après sa directrice générale, Donatienne Hissard, « un mouvement semble s’esquisser début 2024, fondé sur une volonté de “pause” ou de régulation » de l’accueil des étudiants étrangers dans plusieurs pays : Canada, Australie, Pays-Bas ou Royaume-Uni. Une « tentation de repli » qui a « commencé à modifier sensiblement les choix de destination, et dont les grands pays d’accueil qui maintiennent leur modèle ouvert pourraient bénéficier ».

Quel est le profil de ces étudiants internationaux ?

Les pays dont viennent le plus de ressortissants étudiant en France sont : le Maroc, l’Algérie, la Chine, l’Italie et le Sénégal; un ordre inchangé depuis trois ans.

Deux zones d’origine connaissent une croissance plus forte que la moyenne entre 2017 et 2022 : l’Europe continentale (+21 %) et l’Afrique subsaharienne (+34 %). Dans le détail, les effectifs de certains pays progressent très fortement sur cette période : le Liban (+103 %), l’Inde (+64 %) et le Bénin (+78 %).

En revanche, les effectifs d’Asie et d’Océanie baissent de 3 % sur la période, faisant dire à l’agence que « regagner la mobilité asiatique reste un enjeu d’actualité, comme pour d’autres grands pays d’accueil ».

Où étudient les étrangers accueillis dans l’ESR français  ?

Les universités accueillent 64 % des étudiants de nationalité étrangère, suivies des écoles de commerce (14 %) et des écoles d’ingénieurs (7 %). Toutefois, l’augmentation des effectifs d’internationaux varie fortement en fonction du type d’établissement.

« Les écoles de commerce connaissent une croissance plus marquée, avec un bond de 80 % sur 5 ans, comparés à +19 % pour les écoles d’ingénieurs et 8 % pour les universités », indique Campus France.

La proportion d’étudiants étrangers progresse également de manière rapide au sein des formations du supérieur en lycées (essentiellement section de technicien supérieur, mais aussi classes préparatoires aux grandes écoles ; +57 %) et des écoles d’ingénieurs (+19 %).

En revanche, une augmentation plus modérée s’opère dans les universités et les écoles d’art et d’architecture, dont les effectifs d’étudiants internationaux ont respectivement augmenté de 8 % et 7 % en 5 ans.

35 % des étudiants internationaux en Île-de-France

Concernant l’implantation géographique des étudiants internationaux, 140 000 d’entre eux (soit 35 %) s’installent en Île-de-France, ce qui fait de la région le principal pôle d’attractivité du pays, devant l’Auvergne-Rhône-Alpes qui compte 51 000 étudiants étrangers (13 %). 

La France, quatrième pays d’accueil des doctorants

Malgré une baisse des effectifs de 3 % en un an et de 15 % entre 2017 et 2022, la France reste le quatrième pays d’accueil des doctorants internationaux. Une diminution des effectifs qui témoigne d’une baisse de l’attractivité de ce niveau universitaire. 

« La baisse des doctorants internationaux est plus rapide et plus forte que la baisse des doctorants de nationalité française », précisait Olivier Marichalar, responsable des études de Campus France lors des Rencontres Campus France en novembre 2023.

Néanmoins, plus d’un doctorant sur trois en France est originaire d’un pays étranger. Il s’agit donc du niveau avec la part la plus importante d’internationaux dans ses effectifs.