Les actualités de l’ESR à connaitre au retour de vos vacances
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
L’actualité de l’enseignement supérieur et de la recherche est dense… Pour vous y retrouver, Campus Matin propose dans ce rendez-vous mensuel une synthèse des nouveautés, annonces, rapports, et chiffres clés qui ont marqué les vacances de Pâques 2022.
Du nouveau du côté des établissements
Ça bouge sur le site universitaire Lyon Saint-Étienne
Alors que la situation des sites universitaires stéphanois et lyonnais sont compliquées depuis la perte de l’Idex (initiative d’excellence) en 2020, certaines institutions tentent de rebondir. Fin avril, les conseils d’administration des universités Claude Bernard Lyon 1 et Lumière Lyon 2 se sont déclarés favorables à engager un travail de rapprochement sous la forme d’un établissement public expérimental entre ces deux universités et l'École supérieure de chimie physique électronique de Lyon (CPE Lyon).
En parallèle, l'Université Jean Monnet Saint-Étienne et la métropole de Saint-Étienne annoncent le 6 mai un partenariat pour 2022-2024 avec un investissement de la collectivité de 2,1 millions d’euros. Cette convention s’articule autour de trois axes :
- reconnaître l’université au niveau national et international ;
- transformer l’université, renforcer les partenariats, développer de nouvelles initiatives en formation et recherche ;
- développer l’attractivité de l’université et du territoire.
Omnes Education se sépare d’une école
Les groupes Omnes Éducation (anciennement Inseec U) et Accelis ont signé un accord qui permettrait à European Business School Paris, école de management d’Omnes, de rejoindre le pôle Éducation du Groupe Accelis. Le montant de l’opération annoncée le 5 mai dernier est confidentiel. Le projet, soumis aux instances représentatives du personnel devrait être finalisé à la fin du premier semestre 2022 pour une intégration de l’école au sein de groupe Accelis à la rentrée 2023.
Omnes Éducation, qui a fait l’acquisition en janvier d'EU Business School, a par ailleurs prévu de renforcer ses campus de Bordeaux et la Défense à la rentrée prochaine. L'École centrale d’électronique Paris et l'École des hautes études internationales et politiques (HEIP) rejoindront ainsi Inseec et Sup de Pub en Gironde tandis que l'IFG Executive, l'École supérieure de commerce extérieur (ESCE) et HEIP déménageront à la Défense.
Deux rapports sur le devenir des services de santé universitaire
Quel avenir pour les services de santé universitaire (SSU) mis en lumière par la crise sanitaire ? En mars dernier ont été mis en ligne deux rapports majeurs sur ces services et les enjeux de santé étudiante.
Le premier rédigé par Laurent Gerbaud, le président de l’Association des directeurs des services de santé universitaires (ADSSU), le second réalisé par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr).
Le directeur du SSU de l'Université Clermont-Auvergne, Laurent Gerbaud appelle à « un plan d’investissement de la part de l’État, comme au niveau des établissements » dans un entretien accordé à News Tank (abonnés).
« Il existe un réel enjeu à davantage placer la politique de santé au centre des priorités de l’université. Cette politique doit être portée par l’établissement dans son entier et non pas seulement par son SSU », complète l’Igésr qui reprend une partie des recommandations de Laurent Gerbaud.
Parmi ses 17 recommandations, l’inspection générale conseille de son côté de :
- recentrer les missions des SSU sur une offre autour de quelques priorités comme la santé mentale et vers des publics prioritaires, dont les étudiants en mobilité, en supprimant la référence à l’examen de santé systématique pour tous ;
- encourager financièrement les universités disposant d’un SSU à passer des conventions avec les établissements qui en sont dépourvus ;
- renforcer le lien hiérarchique entre le chef d’établissement et le directeur de SSU en confiant à ce dernier une mission de conseil auprès du président d’université.
Une initiative qui vaut le détour à Aix-Marseille Université
Aix-Marseille Université a inauguré le 5 mai dernier un service « Respect et égalité » dédié à l’écoute, la prévention, le signalement et le traitement des situations de violences et discriminations. Trois professionnels à temps plein animeront ce service : un psychologue, un juriste et un travailleur social.
Le budget de ce dispositif pour la première année s’élève à 342 000 € environ, financés essentiellement sur fonds propres. L’établissement s’est inspiré de l’Université de Montréal pour créer ce service, dont les locaux se situent en dehors du campus afin de garantir l’anonymat et la confidentialité.
Le chiffre à retenir : 135 chaires de professeur junior
Le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a attribué 135 chaires de professeur junior (CPJ) sur les 316 demandes formulées par les établissements en 2022, annonce-t-il le 17 mars.
Créées par la Loi de programmation de la recherche (LPR), ces chaires sont destinées aux chercheurs en début de carrière. Il s’agit d’une nouvelle voie de prétitularisation permettant aux jeunes scientifiques d’être recrutés sur un contrat de droit public de trois à six ans puis d’intégrer le corps des professeurs des universités ou des directeurs de recherche.
Avec 25 CPJ, le CNRS est l’institution qui obtient le plus de chaires en 2022. Il n’en avait pas demandé en propre en 2021 préférant les partenariats avec des universités et réticent en raison de l’impact potentiel sur sa masse salariale au moment de la titularisation des intéressés. En tout, cinq organismes de recherche bénéficient de chaires pour l’accès au corps des directeurs de recherche.
Côté établissements, 37 universités, 11 écoles d’ingénieurs, deux écoles normales supérieures et Sciences Po Paris ont au moins une chaire ouverte pour l’accès au corps des professeurs des universités. Les universités de Montpellier, Aix-Marseille, Bordeaux et Strasbourg disposent de quatre CPJ chacune, nombre maximal pour ce type d’établissement.
L’an dernier, 92 CPJ avaient été accordées sur les 180 demandes. Cela représente une hausse de 46,7 % du nombre de chaires attribuées et de 75,5 % du nombre de demandes entre 2021 et 2022. Le gouvernement prévoit en tout 2 000 chaires de professeur junior d’ici à 2030.