Votre rattrapage des actualités de l’été 2024
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Vous revenez tout juste de vacances et vous n’avez pas suivi l’actualité des deux derniers mois à l’exception des Jeux olympiques ? Pas de panique ! Campus Matin vous a préparé un résumé (non exhaustif) des actualités qui ont marqué l’écosystème de l’enseignement supérieur durant la période estivale.
Les principales actualités de l’été en très bref…
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JOP 2024. Cocorico ! Sur les 875 athlètes de la délégation française aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, 29,8 % sont étudiants. Et 32 des 64 médaillés olympiques français sont étudiants comme le céiste slalomeur Nicolas Gestin ainsi que les judokas Romane Dicko et Joan Benjamin Gaba.
- Vie étudiante. Une aide financière individuelle pour les étudiants n’ayant pas accès à un restaurant universitaire « sera mise en place au cours des prochains mois, sous la forme d’une carte dématérialisée utilisable auprès des commerces alimentaires », indique le ministère dans son guide de la rentrée 2024.
- RH. À partir du 1er septembre, certains actes de gestion du corps des professeurs agrégés, notamment le classement des lauréats du concours de l’agrégation, l’évaluation, l’avancement d’échelon et de grade, sont confiés aux recteurs d’académie pour « une meilleure individualisation des carrières et une gestion de proximité aux délais raccourcis ».
- Numérique. La législation européenne sur l’intelligence artificielle (IA Act) est entrée en vigueur le 1er août. Les systèmes d’IA jugés à haut risque, notamment ceux qui déterminent l’accès aux établissements d’enseignement, doivent répondre à des exigences strictes en matière de qualité des données, de contrôle humain, de robustesse, d’exactitude et de cybersécurité.
- Palmarès. L’Université Paris-Saclay se classe à la 12e place mondiale du classement de Shanghai, publié le 15 août. Il s’agit de sa meilleure position dans le palmarès. L’établissement reste la première institution française et d’Europe continentale ! Pour en savoir plus, consultez notre bilan 2024 des classements.
- Immobilier. Dans un rapport rendu public le 17 juillet, l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr) recommande de généraliser la dévolution du patrimoine aux universités d’ici 2034, et de leur donner une « visibilité budgétaire » sur 25 ans par une dotation récurrente.
Deux sujets à la loupe : la suppression des frais de mission et le budget 2025
« Diminuer les délais, réduire la paperasse, diminuer le nombre de contrôles, mais aussi développer la culture de service en se mettant du côté de l’usager. » Tel était l’objectif fixé par Matignon en avril dernier au gouvernement.
Depuis, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) a entamé une démarche nationale de simplification administrative à destination des personnels de recherche, en lien avec le rapport de la mission Gillet.
Première avancée cet été : la suppression des justificatifs de frais de repas pour les agents, sauf dérogations éventuelles, indique un décret paru au Journal officiel le 7 juillet. Cela représente trois millions de justificatifs en moins, d’après le Premier ministre Gabriel Attal. Par ailleurs, les pièces justificatives d’hébergement doivent désormais « être conservées par l’agent pendant un an et transmises à l’ordonnateur en cas de demande expresse ». Sont concernés les personnels des :
- établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) ;
- établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) ;
- et des établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), c’est-à-dire les principaux organismes publics de recherche.
Le budget 2025 de l’État et du ministère de l’ESR gelé ?
Après la flambée des coûts de l’énergie en 2022 et 2023 et les tensions créées à l’automne dernier entre les établissements et le ministère lors de la négociation du budget 2024, l’horizon ne s’éclaircit pas pour les finances des universités et des écoles publiques !
Malgré l’absence de gouvernement de plein exercice depuis la démission du Gouvernement Attal le 16 juillet, Matignon a envoyé le 20 août les « lettres plafonds » à ses ministères. « Le Premier ministre a souhaité le même budget d’État en 2025 qu’en 2024 : avec 492 milliards d’euros, c’est un budget dit de zéro valeur », indique le cabinet du Premier ministre démissionnaire.
Le ministre des comptes publics a lui annoncé 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour 2025, avec un potentiel coup de rabot sur les aides en faveur de l’apprentissage.
La répartition des crédits entre ministères pourra être revue par le prochain locataire de Matignon, mais le calendrier s’annonce serré… Le projet de loi de finances pour 2025 doit être déposé au Haut Conseil des finances publiques et au Conseil d’État mi-septembre, avant la présentation au Parlement, le 1er octobre.
Réussite étudiante : un rapport recommande d’augmenter significativement les moyens des universités
Donner aux universités les moyens d’accompagner, de professionnaliser et de faire réussir un plus grand nombre d’étudiants lors de la première année de licence : telle est la préconisation de l’Igésr dans un rapport de mars 2023, rendu public le 15 juillet.
Pour les rapporteurs, le levier déterminant pour renforcer la « proximité pédagogique » serait d’augmenter les taux d’encadrement. Le coût de cette mesure est estimé entre 393 millions d’euros et 2,9 milliards d’euros en fonction du scénario retenu : de l’alignement du coût d’encadrement des licences en SHS sur celui des sciences et techniques pour l’option la plus économique, à l’alignement du coût d’encadrement des licences et des bachelors universitaires de technologie sur celui des classes préparatoires pour l’option la plus ambitieuse.
Les auteurs du rapport identifient également d’autres pistes :
- valoriser l’investissement des enseignants-chercheurs en L1, notamment en créant une « habilitation à diriger des formations » ;
- réduire le volume horaire des cours magistraux au profit des TD ;
- proposer un suivi individuel des étudiants par un enseignant référent qui encadrerait une vingtaine d’étudiants, comme c’est le cas à l’université d’Angers ;
- monter des groupes de travail entre étudiants tutorés par des enseignants.
Le chiffre à retenir : 27000 étudiants boursiers en plus
Mis en œuvre à la rentrée 2023, le volet dit « paramétrique » de la réforme des bourses sur critères sociaux s’est traduit par l’arrivée de 27000 étudiants boursiers de plus, au 31 décembre 2023 par rapport à juin 2023, d’après le rapport d’activité 2023 du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), publié le 30 juillet dernier.
« L’augmentation du nombre de boursiers légèrement en deçà des estimations s’explique notamment par le développement d’autres formations en apprentissage ou dépendant des régions », avance l’organisme. Autre explication selon lui : la baisse des effectifs étudiants depuis 2021.
Au total, l’effectif d’étudiants boursiers s’élève à 719115 personnes en 2023, dont 691314 étudiants dans des établissements sous tutelle du MESR. Parmi les autres chiffres marquants : en 2023, « plus de 40 millions de repas sociaux étudiants ont été servis, à 1 € ou 3,30 €, contre 35 millions en 2022, soit une hausse de 15 % en un an seulement », note le réseau des Crous.