Le carnet de Campus Matin : les cinq prises de postes marquantes en mai 2023
Par Léa Gerakos, Marine Dessaux | Le | Personnels et statuts
Le directoire de Rennes School of Business démet son directeur général et nomme un remplaçant provisoire. Edtech France accueille une nouvelle déléguée générale, le service de la politique de l’encadrement supérieur est dirigé par une ancienne conseillère de Jean Castex… Autant de prises de postes décryptées dans le carnet de Campus Matin de ce mois de mai.
Valérie Baglin Le Goff, Tanguy Guibert, Orianne Ledroit, Jean Adouard, Florence Housset : ces personnalités prennent de nouvelles fonctions ce mois-ci. Découvrez leurs parcours et actualités dans votre rendez-vous Campus Matin mensuel.
1. Valérie Baglin-Le Goff, cheffe du service de la politique de l’encadrement supérieur au ministère
Inspectrice d’académie pédagogique régionale, Valérie Baglin-Le Goff est nommée cheffe du service de la politique de l’encadrement supérieur, le 28 mai. À ce titre, elle devient adjointe au directeur de l’encadrement du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse (MENJ), du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) et du ministère des sports, pour une durée de trois ans.
Son parcours
Entre novembre 2012 et juillet 2020, Valérie Baglin-Le Goff est inspectrice d’académie-directrice académique des services de l’éducation nationale au sein des services départementaux de l’éducation nationale successivement du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne, du Loir-et-Cher et de l’Essonne. En août 2022, elle devient conseillère technique éducation au cabinet de Jean Castex à Matignon durant deux ans et 11 mois. Elle intègre ensuite l’administration centrale du MESR et du MENJ en février 2022 en tant que responsable de la mission de la politique de l’encadrement supérieur.
- Suivre Valérie Baglin-Le Goff sur LinkedIn.
Frédéric Dehan rejoint également la direction de l’encadrement
Aux côtés de Valérie Baglin-Le Goff, d’autres nominations interviennent, comme celle de Frédéric Dehan en tant qu’expert de haut niveau à la direction de l’encadrement du MENJ et MESR. Il s’occupera du suivi des cadres supérieurs en poste dans l’enseignement supérieur et au sein de l’administration centrale : revues de cadres, aide au recrutement des établissements, accompagnement et formation.
Frédéric Dehan a débuté sa carrière comme agent comptable du Crous de Strasbourg. Secrétaire général de l’Insa Strasbourg de 2003 à 2009, il rejoint l’Université de Strasbourg en mai 2009 peu après sa création par fusion des trois universités préexistantes. Directeur général adjoint chargé des ressources, il devient directeur général des services (DGS) en mai 2011. Il est nommé à l’Université Paris-Est Créteil comme DGS en août 2020. Il a par ailleurs été président de l’association des DGS de janvier 2018 à janvier 2023, date à laquelle il en est devenu vice-président.
Deux autres experts sont nommés dans le même temps :
- Claire Gaillard, administratrice de l’État du 2e grade ;
- Joël Surig, inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional hors classe.
2. Tanguy Guibert, vice-président de l’Union européenne des étudiants
Membre de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), le français Tanguy Guibert est élu vice-président de l’Union des étudiants d’Europe (ESU), dont le nouveau président est le roumain Horia Onița.
Un engagement étudiant au sein de multiples associations
D’avril 2018 à novembre 2019, Tanguy Guibert est secrétaire général en charge des affaires internationales à la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers. Après une expérience de quelques mois en tant qu’infirmier, il retourne sur la scène associative en tant que président de la Fédération des associations de Haute-Bretagne.
Il est élu au bureau national de la Fage en septembre 2020, d’abord comme secrétaire général en charge des affaires internationales, puis vice-président. Il intègre l’ESU en juillet 2022, en tant que membre du comité exécutif.
Une association engagée sur les questions géopolitiques
L’ESU est une fédération européenne de 46 associations et syndicats étudiants d’Europe, chargée de défendre les intérêts des étudiants européens. Elle est soutenue par le programme Erasmus + de la Commission européenne et le Fonds européen pour la jeunesse du Conseil d’Europe.
La fédération a adopté récemment plusieurs résolutions, elle a notamment :
- soutenu la candidature de la Géorgie à l’Union européenne ;
- demandé que le Royaume-Uni rejoigne Erasmus+ ;
- soutenu l’intégration des îles Féroé dans l’espace européen de l’enseignement supérieur ;
- appelé à la cessation du blocus du corridor de Lachin par l’Azerbaïdjan.
Tanguy Guibert annonce aussi avoir créé un organe consultatif de l’ESU : la conférence des organismes étudiants des alliances universitaires européennes.
3. Orianne Ledroit, déléguée générale d’EdTech France
Ancienne basketteuse de haut niveau, Orianne Ledroit est la nouvelle déléguée générale d’EdTech France, annonce l’association qui fédère les entreprises du secteur des technologies pour l’éducation, le 26 mai. Elle prend ses fonctions à partir de mi-juin et succède à Anne-Charlotte Monneret.
Un parcours entre numérique et territoires
Diplômée de Sciences Po Lyon en 2007, Orianne Ledroit débute sa carrière à la mairie d’Argenteuil comme chargée de mission avant de devenir collaboratrice parlementaire.
Consultante et formatrice au sein de l’agence de conseil Retiss à partir de 2014, elle dirige le programme « Société numérique » de l’Agence nationale de la cohésion des territoires de 2016 à 2019.
En novembre de la même année, Orianne Ledroit est nommée conseillère inclusion auprès du secrétaire d’État au numérique Cédric O, jusqu’en 2021. Elle a entre autres participé à l’élaboration de la politique gouvernementale de lutte contre l’illectronisme. Elle rejoint ensuite l’un des leaders de la edtech française, l’organisme de formation OpenClassrooms.
La nouvelle déléguée générale a également été enseignante à Sciences Po Lille et intervient actuellement dans la filiale Executive education de Sciences Po.
Poursuivre le développement de l’association
« Orianne Ledroit apporte dans ses bagages son expérience de près de 15 années, acquise dans les secteurs public et privé. Son parcours professionnel est motivé par la recherche de sens et d’impact, dans le but de redonner du pouvoir d’agir et d’ouvrir de nouvelles perspectives à tous », décrit EdTech France.
La jeune association présidée par Yannig Raffenel a donc déniché sa troisième DG, après le défricheur Rémi Challe et l’incontournable Anne-Charlotte Monneret qui a solidifié l’édifice pendant deux ans. Désormais reconnue et identifiée, l’association a contribué a rendre lisible le marché des edtechs et a noué des liens institutionnels, avec le Secrétariat général pour l’investissement, la Banque des Territoires ou le Réseau Canopé par exemple. Pour autant, au niveau opérationnel les relations entre entreprises et établissements, en particulier dans l’enseignement supérieur, ne sont pas encore des plus fluides.
Orianne Ledroit sera par ailleurs épaulée par Aubry Mispolet, directeur des partenariats et de la communauté arrivé fin février 2023. Deux personnes travaillent désormais pour EdTech France, ce qui permettra à la nouvelle DG de se positionner dans un rôle plus politique.
Pour la déléguée générale, le salon Educatech Expo se profile. L’association accompagne ses membres, en particulier ceux positionnés sur le secteur du scolaire, à préparer leur venue sur le salon du 15 au 17 novembre prochain à la Porte de Versailles (Paris).
4. Jean Audouard, directeur général de transition à Rennes School of Business
Ancien directeur de l’École supérieure du commerce extérieur (ESCE), Jean Audouard est nommé directeur général de transition à Rennes School of Business pour six à douze mois à partir du 15 mai. Il succède à Thomas Froehlicher, dirigeant depuis 2017, démis de ses fonctions par le directoire de l’école. Des désaccords seraient à l’origine de ce changement à la tête de l’école.
Des ambitions académiques et pédagogiques pour Rennes School of Business
Jean Audouard est titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en économie publique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. En 1995, il intègre l’ESCE et en devient directeur général en 2014. Entre 2015 et 2016, Jean Audouard est à la tête de la coordination des sept écoles du groupe d’enseignement et de formation Institut de gestion sociale (IGS), dont l’ICD Business School et l’Institut de gestion sociale - Ressources humaines (IGS-RH) avant d’être rappelé à la direction de l’ESCE.
De janvier 2019 à avril 2020, il est aussi président du Concours ambitions +. Créé en 2013 par l’European Business School Paris, l’École supérieure du commerce (ESC), l’Ipag Business School et Paris School of Business (PSB) ce concours a pour objectif de faciliter l’accès à l’information des étudiants désirant intégrer une grande école de management.
Ses enjeux
Même si le bail du directeur de transition s’annonce court, le temps pour l’école de se doter d’une nouvelle direction générale, les attentes sont fortes.
François Châtel, président du directoire et à ce titre à l’origine du départ de Thomas Froehlicher, indique : « Les qualités professionnelles et personnelles [de Jean Audouard] seront un atout essentiel pour accélérer le développement de Rennes School of Business dans les mois qui viennent, notamment pour mettre en œuvre efficacement nos priorités stratégiques, au cœur desquelles la qualité de l’expérience étudiante et l’excellence académique. »
L’école affichait parmi en effet parmi ses objectifs, le recrutement de professeurs permanents, de 96 en 2022 à 130 pour 2023-2024, indiquait Céline Azémar, doyenne académique, à News Tank le 30 mai 2022 (abonnés).
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5. Florence Housset, DGS de Sorbonne Université
À compter du 1er juillet, Florence Housset devient directrice générale des services de Sorbonne Université. Elle succède à Jean-Christophe Érard devenu délégué pour la stratégie nationale de résilience auprès des collectivités territoriales au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale.
Son parcours
Florence Housset est titulaire d’une licence d’administration publique, ainsi que d’une maîtrise d’histoire. À partir de 2003 et jusqu’en 2007, elle est conseillère d’administration scolaire à la Cité scolaire Henri Wallon, à Aubervilliers. Puis, elle suit un cycle préparatoire au concours interne d’entrée à l’École nationale d’administration (remplacée aujourd’hui par l’Institut national du service public) avant de devenir directrice des études et de la vie universitaire à l’Université de Nantes.
De 2013 à 2019, elle est secrétaire générale adjointe à l’académie de Créteil et est alors en charge des moyens et emplois délégués aux établissements d’enseignement secondaire publics et privés, de la carte des formations et de l’enseignement supérieur. Fin août 2019, elle est nommée directrice générale des services à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis pour une période de quatre ans.
Une des principales universités françaises
Après la nomination de Valérie Gibert à Strasbourg en 2020, une seconde DGS femme prend la tête de l’administration d’une des principales universités françaises et même mondiales - Sorbonne Université s’affiche dans le top 50 des classements internationaux.
Jean-Christophe Érard a accompagné le président emblématique Jean Chambaz dans la fusion de l’UPMC et de Paris 4 pour donner naissance à Sorbonne Université, intervenue en 2018. Florence Housset a été choisie par Nathalie Drach-Temmam pour mettre en œuvre sa feuille de route : faire de l’ensemble parisien une université intégrée disposant d’une vision et une identité communes.
Sur le plan du fonctionnement administratif, la présidente appelait de ses vœux à la rentrée dernière une « harmonisation pour des questions d’équité RH quelle que soit la structure d’origine des personnels, mais aussi pour homogénéiser les pratiques et outils de travail pour piloter notre université ».
Au-delà des grands chantiers, l’actualité ne s’arrête jamais à Sorbonne Université. Celle-ci vient d’obtenir définitivement le label de Pôle universitaire d’innovation (PUI). Dans un registre plus politique, l’établissement doit apaiser une polémique en raison du report pour des raisons de sécurité de la conférence de la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler sur l’islamisme, à la suite de la parution de son ouvrage Le Frérisme et ses réseaux, du 12 mai au 2 juin.