Numérique

Les levées de fonds edtechs à retenir en 2023

Par Isabelle Cormaty | Le | Edtechs

Après un essor des usages du numérique dans les établissements pendant la crise sanitaire et une période de croissance pour les entreprises edtechs, les levées de fond des start-up françaises se tassent en 2023. Plusieurs sociétés positionnées sur le segment de l’enseignement supérieur ont toutefois réussi à lever des fonds. En voici le récapitulatif.

Campus Matin vous propose une synthèse des levées de fonds dans le secteur des edtechs en 2023. - © Pixabay
Campus Matin vous propose une synthèse des levées de fonds dans le secteur des edtechs en 2023. - © Pixabay

De rares levées de fonds sur le segment de l’ESR

Nolej : 3 M€ pour être accessible à 10 millions d’enseignants en 2024

Désigné champion France des Global edtech start-up awards le 29 novembre dernier, la start-up Nolej a annoncé le même jour avoir bouclé une levée de fonds de 3 millions d’euros auprès d’Educapital et de Square Knowledge Ventures.

Créée en janvier 2020, la edtech développe un outil qui transforme grâce à l’IA un texte ou un audio en contenus interactifs : quizz, vidéo pédagogique, mots croisés, texte à trous, glossaires… Elle définit sa solution comme l’assistant des enseignants.

Nejma Belkhdim est directrice produit et cofondatrice de Nolej. - © D.R.
Nejma Belkhdim est directrice produit et cofondatrice de Nolej. - © D.R.

« Après un lancement aux États-Unis et en Europe, nous voulons nous lancer sur le marché français. Nous avons annoncé à Educatech le début d’une expérimentation à grande échelle avec la mise à disposition de notre solution pour les enseignants des 625 lycées de la Région Île-de-France. L’objectif est d’avoir un retour concret d’ici la fin de l’année scolaire », expliquait Nejma Belkhdim, la cofondatrice de la start-up à Campus Matin.

« Nous voulons déployer notre solution plus largement dans les académies pour que tous les professeurs aient accès à Nolej, aussi bien au collège et au lycée que dans le post-bac », ajoute Nejma Belkhdim.

L’entreprise compte à ce jour 68000 enseignants parmi ses utilisateurs et vise les 10 millions en 2024 ! Autre objectif de la start-up : consolider son équipe vente et tech en France et aux États-Unis, sans faire de recrutements massifs.

Flowchase : 1,5 M€ pour personnaliser l’apprentissage de l’anglais

Les Belges Zoé Broisson et Robin Guérit ont fondé Flowchase en 2020. - © caroline delwiche
Les Belges Zoé Broisson et Robin Guérit ont fondé Flowchase en 2020. - © caroline delwiche

Campus Matin vous en parlait en mai dernier, la edtech belge Flowchase a bouclé cette année sa seconde levée de fonds d’un montant de 1,5 million d’euros, après un premier tour de table de 340000 € lors de sa création en 2020 par la linguiste Zoé Broisson et Robin Guérit.

Spin-off de l’Université catholique de Louvain, Flowchase conçoit une application mobile avec des activités d’écoute et d’expression orale pour les étudiants. Une IA détecte alors les erreurs des apprenants et leur propose un retour personnalisé. Un outil ludique pour réduire la peur de parler anglais notamment.

Avec cette opération, la société souhaite :

  • poursuivre son développement en Europe,
  • proposer plus de contenus spécialisés par filière de formation,
  • s’ouvrir au marché de la formation professionnelle en faisant évoluer son catalogue avec des formations plus ciblées. 

Sweeetch : 1,2 M€ pour se développer sur le secteur de l’alternance

Conséquence du développement de l’apprentissage et de l’alternance dans le supérieur, plusieurs entreprises edtechs se sont spécialisées sur ce secteur. Avec son job board qui réunit les étudiants, les établissements et les entreprises, la start-up montpelliéraine Sweeetch en fait partie. Elle a annoncé le 6 mars une levée de fonds de 1,2 million d’euros pour accélérer son déploiement.

L’entreprise, qui travaille principalement avec les écoles du Groupe Alternance et de Kwark Education, compte 20 salariés. Elle est présente à Aix-en-Provence, Montpellier, Toulouse, Nîmes, Avignon, Strasbourg et Paris.

Avec cette opération, elle compte conclure une centaine de partenariats avec des écoles et des entreprises à court terme, s’ouvrir à de nouvelles formations et s’étendre dans de nouvelles villes. Sur le long terme, elle souhaite « devenir le numéro 1 du marché » de l’alternance.

Il s’agit du premier tour de table de la edtech créée en 2020 par Noam Berkani. Quatre investisseurs ont participé à cette opération : Guillaume Bertel (fondateur de Private sport shop), Gilles Moncaubeig (co-fondateur de Teads), Jean-David Rombi (DG de Kuber Partnerset) et Philippe Rivière (fondateur de Septeo, première licorne et premier centaure d’Occitanie).

Grimp : 1 M€ pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes

L’équipe de Grimp est basée à côté de Nantes, à la Chapelle-sur-Erdre.  - © Grimp
L’équipe de Grimp est basée à côté de Nantes, à la Chapelle-sur-Erdre. - © Grimp

Fondée en mars 2021, la start-up bretonne Grimp a annoncé en octobre une levée d’un million d’euros pour « améliorer l’accès à l’emploi pour tous »

La société à mission propose plusieurs outils pour les personnes en recherche d’emploi, les recruteurs, mais aussi l’enseignement supérieur. Sa solution Grimp Education dédiée aux écoles, universités, CFA et lycées professionnels sert à piloter l’insertion professionnelle des étudiants. 

« Le concept des sites d’annonces d’emploi me semble obsolète. Cette levée de fonds nous permettra d’entrer dans un tout nouveau chapitre de notre croissance tout en devenant leader sur le marché de l’expérience candidate fluide et ergonomique.

Nous sommes impatients de déployer des solutions toujours plus efficaces et d’offrir une différence tangible dans la vie des gens », déclare Paul Foutrel, cofondateur et CEO de l’entreprise.

La conteuse audio Lunii lève 10,8 millions d’euros

Sur le segment du scolaire, les opérations financières se font plus rares. À noter toutefois la levée de 10,8 millions d’euros en série B de Lunii, annoncée en mars. Spécialisée dans les conteuses audios pour les enfants de 3 à 8 ans, la start-up a pour objectif de développer son catalogue de livres audios et la médiation culturelle, nouer des partenariats éditoriaux et se déployer sur les marchés italiens et canadiens.

Les investisseurs historiques de la société ont participé à l’opération : Arjo, BNP Paribas Développement et Educapital. Emmanuel Mounier, le fondateur et président d’Unique Heritage Media prend la participation principale dans cette levée de fonds. Son groupe de médias et d’édition dédié à la jeunesse renforce par ailleurs son partenariat avec Lunii.

GoStudent, la edtech qui monte en Europe

Felix Ohswald et Gregor Müller ont fondé GoStudent à Vienne en 2016. - © D.R.
Felix Ohswald et Gregor Müller ont fondé GoStudent à Vienne en 2016. - © D.R.

Ailleurs en Europe, d’autres entreprises edtechs spécialisées sur le supérieur et le scolaire poursuivent leur croissance. À l’image de la start-up autrichienne GoStudent qui a réalisé l’un des plus importants tours de table du continent en 2023 avec 86,8 millions levés début août.

Depuis sa création par Felix Ohswald et Gregor Müller à Vienne en 2016, la société qui propose des plateformes d’apprentissage et de soutien scolaire a levé plus de 675 millions d’euros. 

Présente dans 15 pays, l’entreprise accompagne environ 11 millions de familles par mois et emploie 1500 personnes en Europe. Elle dispose d’un bureau en France, à Lyon. Depuis 2021, GoStudent a racheté plusieurs de ses concurrents en Europe. Avec cette levée, la société souhaite investir massivement dans l’IA et « établir un nouveau modèle d’apprentissage hybride » en combinant soutien scolaire en ligne et en présentiel, en Autriche et en Allemagne. 

D’après ses estimations, « la taille du marché mondial de l’IA dans l’éducation pourrait atteindre 10 à 20 milliards de dollars d’ici 2027. GoStudent développera un générateur de plans de cours, formé sur le programme scolaire de chaque pays. L’entreprise proposera également des contenus automatisés grâce à l’IA, adaptés aux besoins spécifiques de chaque élève, leur permettant ainsi d’étudier entre les cours via la plateforme », indique la edtech.

« Rendre la VR plus accessible »

La start-up edtech a lancé GoStudent VR en France en novembre 2023. - © GoStudent
La start-up edtech a lancé GoStudent VR en France en novembre 2023. - © GoStudent

De plus, l’entreprise a lancé le 14 novembre en France, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni GoStudent VR, sa plateforme immersive d’apprentissage des langues, créée en collaboration avec la solution de réalité virtuelle Immerse. 

Déjà testé depuis juin en Allemagne, en Suisse et en Autriche, l’outil permet aux collégiens et lycéens d’apprendre l’anglais ou l’espagnol en petits groupes dans un monde virtuel avec un professeur natif.

« En réponse à l’intérêt grandissant de la nouvelle génération, GoStudent VR offre une expérience d’apprentissage immersive, complémentaire aux cours en classe. Cette nouvelle offre dans le paysage éducatif français vise à rendre la réalité virtuelle plus accessible », indique la société.

Une synthèse réalisée à partir de la veille de News Tank

Cette synthèse des principales opérations dans le secteur des edtechs a été réalisée à partir de la veille de l’agence de presse spécialisée News Tank Éducation & Recherche, dont Campus Matin est le site ouvert. La rédaction y recense l’ensemble des levées de fonds des start-up edtechs et deep tech françaises supérieures à un million d’euros. Pour consulter ces données dans le détail ces données, demandez votre accès découverte gratuit.

Concepts clés et définitions : #Edtech