Vie des campus

Journées du patrimoine 2024 : « Une occasion rêvée de mettre en lumière les collections et le campus »

Par Marine Dessaux | Le | Relations extérieures

Les Journées européennes du patrimoine 2024, placées sous le signe des itinéraires, des réseaux, des connexions et de la mer, mobilisent les campus à travers toute la France. Pour la première fois, Sorbonne Université propose une programmation enrichie, coordonnée par la bibliothèque du campus Pierre et Marie Curie. Quelles actions marquent cette édition ? Comment cet événement est-il organisé ? Les personnels doivent-ils être formés pour accueillir le grand public ? Éléments de réponse avec Nicolas Thimon.

La bibliothèque de Sorbonne Université profite de cet évènement pour faire connaître ses collections - © Laurent Ardhuin / Sorbonne Université
La bibliothèque de Sorbonne Université profite de cet évènement pour faire connaître ses collections - © Laurent Ardhuin / Sorbonne Université

Nicolas Thimon, responsable de la communication et de l’action culturelle de la bibliothèque de Sorbonne Université, répond à Campus Matin.

Pourquoi participer aux Journées européennes du patrimoine ?

Nicolas Thimon : La bibliothèque de Sorbonne Université dispose d’un pôle collections scientifiques et patrimoine qui possède, dans son périmètre, des fonds assez conséquents. Ce dernier n’est pas toujours mis en évidence ou seulement à un public confidentiel (enseignants-chercheurs et étudiants). Les Journées européennes du patrimoine sont donc une occasion rêvée de mettre en lumière ces collections ainsi que le campus.

Comment cet événement est-il organisé à Sorbonne Université ?

Nicolas Thimon est responsable de la communication et de l’action culturelle de la bibliothèque de Sorbonne Université. - © D.R.
Nicolas Thimon est responsable de la communication et de l’action culturelle de la bibliothèque de Sorbonne Université. - © D.R.

Pendant plusieurs années, la bibliothèque de Sorbonne Université n’a pas participé aux Journées européennes du patrimoine. Il existait des opérations au niveau de quelques laboratoires ou services, mais de façon très dispersée. Nous avons donc repris en main la coordination de ces initiatives dans le service action culturelle et communication de la bibliothèque, en collaboration avec la direction des relations science culture et société de Sorbonne Université.

L’objectif est de proposer une offre large sur le campus Pierre et Marie Curie, avec la bibliothèque universitaire, le service des archives, l’Institut des sciences de la Terre de Paris et d’autres partenaires, notamment extérieurs au campus, comme l’Institut Henri Poincaré.

Quelles coordination et mobilisation en interne ?

La bibliothèque est composée de plusieurs pôles et s’associe à d’autres services qu’il a fallu contacter pour s’assurer qu’ils voulaient participer. Vient ensuite toute l’organisation pratique : qui s’occupera des visites ? À quelle heure ? etc.

Traditionnellement, la préparation des Journées européennes du patrimoine débute un an auparavant, à minima pour bloquer la date et commencer à réfléchir aux actions qu’il serait intéressant de mener en lien avec la thématique de l’année.

En 2024, deux sujets ont été retenus en France : le patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions ainsi que le patrimoine maritime. Nous axons plus particulièrement sur ce deuxième point, notamment via une visite dans les collections de zoologie et de paléontologie ou encore une exposition consacrée aux cartes des océans à la bibliothèque de géoscience.

Les visites de la collection de zoologie affichent déjà complet. - © Laurent Ardhuin Sorbonne Université
Les visites de la collection de zoologie affichent déjà complet. - © Laurent Ardhuin Sorbonne Université

Quelles sont les actions organisées ?

Vous pourrez retrouver, au sein du campus Pierre et Marie Curie :

  • Des visites de la collection de minéraux.

  • Dans les laboratoires : une promenade géologique pour se rendre compte de la grande variété géologique nécessaire à la construction du campus ; et une exposition « Voir la terre sous la mer » dans les caves du campus qui permet notamment de découvrir des carottes sédimentaires ; et enfin des visites couplées pour découvrir les collections géologique et botanique.

  • Une visite de la collection paléontologique qui permet de découvrir la vie maritime du temps des dinosaures.

  • Au service des archives, des documents papier, mais aussi des photos qui donnent un aperçu de la diversité des fonds et de l’histoire de la faculté des sciences.

  • Le patrimoine artistique dans un circuit au sein du campus qui illustre comment Sorbonne Université est devenue un laboratoire à ciel ouvert de l’obligation de décoration des constructions publiques ou « 1 % artistique ».

  • Au sein de la bibliothèque de géosciences et d’environnement, des cartes sur les fonds océaniques.

Et, dans la Maison Poincaré, une rencontre et des médiations flash autour des mathématiques et des arts.

Retrouver la programmation détaillée ici.

Quelle visite recommandez-vous tout particulièrement ?

Il est bien sûr difficile de choisir, mais je conseillerai la collection de minéraux qui met toujours des étoiles dans les yeux des visiteurs. Et sinon j’encourage vivement de saisir cette occasion pour se promener sur le campus. C’est un peu le fil conducteur de ces Journées européennes du patrimoine : se laisser porter.

Nous avons également constaté que deux visites sur réservation sont parties tout de suite : celles des collections zoologiques et géologiques.

Les premiers indices de la création de la collection de minéraux de Sorbonne Université remontent à 1823. - © Sorbonne Université
Les premiers indices de la création de la collection de minéraux de Sorbonne Université remontent à 1823. - © Sorbonne Université

Les BU ont-elles un rôle fédérateur à jouer dans les campus lors de cet événement ?

Cela dépend des fonds dont disposent les BU. Comme nous disposons de collections importantes, il est presque évident de les valoriser et le lien avec les Journées européennes du patrimoine se fait naturellement.

Ce rôle de coordinateur peut être l’occasion de mettre en lumière la bibliothèque, c’est un plus. Mais je ne pense pas qu’on puisse généraliser pour toutes les BU.

Les personnels qui organisent les visites sont-ils formés à cela ?

Les collègues qui organisent les visites, des responsables de service, travaillent avec les collections au quotidien. Ils sont donc très au fait du sujet et peuvent avoir été déjà amenés à les présenter. Lors de la Fête de la science par exemple.

Néanmoins, nous ne sommes pas spécifiquement formés à cela et il pourrait être intéressant de mettre en avant des dispositifs pour l’être. La science avec et pour la société fait partie des missions de Sorbonne Université, il sera donc toujours bienvenu d’accompagner et sensibiliser à la médiation auprès du grand public. Il est par ailleurs toujours intéressant d’avoir un regard extérieur sur nos pratiques.

Qu’envisagez-vous pour la prochaine édition ?

Nous ne nous sommes pas encore projetés sur l’édition 2025. En revanche, nous avons déjà prévu de réunir des indicateurs pour savoir ce qui a bien fonctionné ou non.